vendredi 4 octobre 2019

6165 - un premier bilan (4)

"Et toi, que fais-tu ?", affiche de recrutement de la RSI, 1944
... mais en définitive, le plus significatif dans ce "Championnat d'Italie" de 1943 a tout simplement été... l'absence totale de joueurs et d'entraîneurs italiens sur le terrain !

Fin juillet, c-à-d plus d'un mois avant le débarquement des premiers soldats alliés dans la Péninsule, Benito Mussolini a en effet été victime d'un coup d'état organisé par ses pairs et par le Roi Victor-Emnanuel III, et remplacé à la tête du gouvernement par le maréchal Pietro Badoglio.

Et si le Duce déchu a finalement été délivré de sa prison par son "ami" Adolf Hitler, il n'est désormais plus qu'une marionnette dont ce dernier tire les ficelles à sa guise, et qu'il fait du reste constamment surveiller par ses propres soldats SS

A la fin septembre, revenu aux affaires par la seule grâce d'Hitler, Mussolini a certes constitué un nouveau gouvernement, la Repubblica Sociale Italiana, dans la moitié de l'Italie à présent directement occupée par l'armée allemande, mais cette RSI n'est en réalité qu'un État fantoche, entièrement inféodé au Reich, et dans lequel le Reich s'efforce seulement de mobiliser tout ce qui peut - et en particulier les fascistes italiens - encore servir à son effort de guerre.

Fantoche, le Royaume d'Italie de Victor-Emmanuel III et de Badoglio l'est tout autant, lui qui, après avoir louvoyé pendant des semaines entre les Allemands et les Anglo-Américains, a finalement accepté de signer un armistice avec les seconds, mais un armistice si secret et en vérité si mal organisé qu'il a finalement précipité l'arrivée de la Wehrmacht en Italie,... et contraint le Roi et son gouvernement à s'enfuir précipitamment et à chercher refuge dans cette autre moitié de l'Italie à présent directement occupée par les armées américaines et britanniques !

Soucieuses de plaire, les deux Italie ont ensuite chacune tenté de proposer leur services, et en particulier ce qui restait de leur armée respective, à leurs occupants et nouveaux maîtres, mais jusqu'ici sans le moindre succès, tant ceux-ci se méfient de ces Italiens par trop "dénués de sérieux"...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Très belle affiche!!!avec un petit GB en signature (l'inévitable Gino Boccasile dont il est permis de préférer les pin-up aux seins crémeux habillées en laitières paysannes qui vantaient les fromages italiens sur les affiches du temps de paix).

Un des entraîneurs italiens actifs de l'époque était (quand même ) le prince Valerio Borghèse et sa décima MAS ...ils n'étaient plus nageurs de combat mais miliciens anti partisans , aussi cruels que brutaux...mais il faut dire qu'il "jouait perso" à un point inimaginable, méprisant Mussolini et la clique de Salo, le faisant savoir Urbi et Orbi, ne recevant d'ordres de personne et se prenant sans doute pour la réincarnation d'un condottiere de la Renaissance.

Beaucoup d'historiens, dont Pierre Milza, ont souligné ce comportement et son espoir probable de succéder à Mussolini sans faire allégeance aux allemands (une chimère).

Il a échappé de justesse à la justice populaire grâce à le CIA (à l'époque OSS) grâce à Dulles et surtout à Angleton (plus tard chasseur de taupes soviétiques à moitié paranoïaque), car les américains craignaient la puissance du très populaire PCI, le Parti Communiste italien...

Il a même été au centre d'un complot-putsch foireux et anti républicain dans les années de plomb (de la fin des années 60 au début des années 80 ) et est aller mourir chez Franco, en Espagne