6158 - les grandes manoeuvres

Eisenhower et Clark, consultant une carte. Peu après, le premier était nommé à la tête du SHAEF

... car confrontés à ce Front italien où il n'y désormais plus rien à gagner, et surtout pas la Gloire ou les Honneurs, les meilleurs, mais aussi les plus égocentriques chefs alliés se sont lancés dans une série de grandes manœuvres destinées à leur procurer une rôle de premier plan en vue du futur débarquement sur les côtes de France !

Nommé, en novembre 1942, Supreme Commander Allied Expeditionary Force of the North African Theater of Operations, Eisenhower a naturellement ouvert le bal dès la fin de la Conférence de Téhéran, puisque c’est lui que Roosevelt a finalement choisi pour devenir Supreme Allied Commander of the Allied Expeditionary Force (SHAEF) et, à ce titre, diriger toute la guerre à l’Ouest.

Maigre consolation pour les Britanniques - qui dans cette guerre font de plus en plus figure de parent pauvre - son poste, rebaptisé Supreme Commander, Mediterranean Theater of Operations, a été attribué à l’un d’entre eux, en l’occurrence Henry Maitland "Jumbo" Wilson, qui prendra officiellement ses fonctions le 8 janvier suivant, mais ne pourra jamais mener en Italie la guerre qu’il voudrait ni, surtout, bénéficier des moyens indispensables pour la mener à bien.

Pour autant, la manœuvre la plus spectaculaire est assurément opérée par Montgomery lui-même !

Monty, nous l'avons vu, n'a jamais été aimé le Front italien, qu'il a toujours considéré, et il faut bien le dire à juste titre, comme un inutile gaspillage de moyens humains et matériels, n'ayant que fort peu à offrir à l'effort de guerre allié.

A raison, mais sans réaliser hélas qu'il faisait lui-même partie du problème (!), il n'a également jamais cessé de dénoncer le manque de coordination, de volonté ou encore de de leadership, qui y régnait

Ceci dit, comment se sortir de ce "dog's breakfast", de ce "foutoir total", et se faire attribuer un bien meilleur commandement en France ?