6128 - une affaire de pure attrition

Sherman britanniques, près de Salerne, et visiblement loin des combats

... 15 septembre

Le lendemain, les hommes de la Wehrmacht n'ont d'ailleurs plus d'autre choix que de se mettre à leur tour sur la défensive et dans l'attente de fort hypothétiques renforts.


Car depuis El Alamein et Stalingrad, la guerre est devenue une affaire de pure attrition : même si les soldats allemands et leur chefs sont globalement meilleurs, et le demeureront quasiment jusqu'à la Capitulation, ils finissent toujours par se heurter inévitablement à la loi du plus grand nombre, et donc par succomber sous le poids de leurs adversaires occidentaux ou soviétiques qui, de leur côté, gagnent tout de même en expérience et en efficacité au fil des combats.

Dans son rapport du 15 septembre au Grand-Quartier-Général, Kesselring ne dit pas autre chose lorsqu'il souligne que seule une importante arrivée de troupes fraîches permettrait éventuellement de relancer une contre-offensive à laquelle lui-même ne croit pourtant plus guère.

... et il a d'autant moins de raisons d'y croire que Montgomery, de son côté, et après d'innombrables tergiversations, s'est enfin décidé à enclencher la seconde vitesse : sa 8ème Armée, qui végétait en Calabre depuis qu'elle y avait débarqué le 3 septembre, qui s'était même arrêtée le 9 pour se réorganiser (1) et qui, le 12, se trouvait encore à quelque 130 kms de Salerne, est désormais toute proche (2)

La Bataille de Salerne, que chacun prévoyait facile avant de quasiment la considérer comme perdue, tire maintenant à sa fin...

(1) il avait néanmoins fallu l'intervention personnelle du général Alexander pour que "Monty", fidèle à sa réputation de ne jamais précipiter les choses, ordonne à la 8ème Armée de se remettre en marche
(2) ses unités d'avant-garde entreront en contact le lendemain avec les Américains de la 36ème D.I.