samedi 10 août 2019

6110 - faute de mur...

Kesselring (à droite) et des pilotes de la Luftwaffe
… même s’ils possèdent - pour une fois - d’excellents renseignements sur les intentions alliées et, en la personne de Kesselring, d’un chef de guerre a priori bien meilleur que Clark, les Allemands, de leur côté, n’en souffrent pas moins de sérieux handicaps, à commencer bien sûr par l’absence totale de fortifications, voire même d’obstacles qui pourraient empêcher les hommes de la 5ème Armée de prendre pied sur les plages de Salerne.

Contrairement à ce qu’on verra, dans un an, en Normandie, il n’existe en effet, que ce soit devant Salerne ou ailleurs, aucun "Mur de la Mer Tyrrhénienne" où des fantassins, protégés par d’innombrables épaisseurs de béton armé et des canons de fort calibre, pourraient tranquillement se préparer à repousser un éventuel assaut.

Fortifier les côtes n’a jamais fait partie des plans de Mussolini ni, du reste, des possibilités de l’Économie italienne, et les Allemands, à supposer-même qu’ils l’aient jamais envisagé, n’ont évidemment pas le temps d’y remédier en quelques jours, pour ne pas dire en quelques heures seulement !

Le dispositif imaginé, ou plus exactement improvisé dans l’urgence, par Kesselring, repose donc sur des tranchées, des champs de mines, des redoutes primitives et, surtout, sur une défense "en profondeur", tirant le meilleur parti du relief tourmenté de la région, dont les Alliés vont vite découvrir à quel point il se prête mal à de fulgurantes et spectaculaires avancées.

Mais de quels moyens dispose exactement Kesselring ?

Bien qu'elle représente encore une menace, les beaux jours de la Luftwaffe en Méditerranée sont depuis longtemps révolus, et si celle-ci toujours est capable de causer d'importants dommages à une flotte d'invasion, particulièrement depuis qu'elle est équipée du nouveau Fritz-X, elle ne saurait en aucune manière lui barrer la route,… pas plus d'ailleurs que la Kriegsmarine, dont la présence se réduit à une poignée de sous-marins et de vedettes lance-torpilles

Le meilleur atout allemand réside donc, une fois de plus, dans son Infanterie et ses célèbres Panzers...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour, compliment pour ce blog.
Concernant la Fritz X et les autres protomissiles air-surface developpés par les allemands , leure heure de gloire a été assez courte;
Là encore le bouquin de Reginald Victor Jones, le Jeune et brillant "crâne d'Oeuf"à la tête du renseignement scientfique britannique nous montre à quel point à cette époque la guere électronique était une guerre de mouvement où rien n'était acquis.

Comme pour les faisceaux de guidage des bombardiers ou les radars et les brouilleurs de radars les deux ennemis passaient leur temps à inventer des gadgets plus performants les uns que les autres et les anglais avaient souvent une longueur d'avance , non pas en raison de l'excellence de leur matériel (souvent inférieur aux systèmes allemands) mais grâce à leurs décryptages Enigma et à leurs excellents réseaux de renseignement en provenance des mouvements de résistance qui avaient infiltré les usines via les travailleurs forcés genre STO.
Une fois connues la ou les fréquences utilisées pour télécommander la Fritz X et d'autres engins plus avancés comme la Kramer X4 (équipée-mais oui- d'une...télévision!!)le brouillage était une opération assez simple qui envoyait à la mer les joujoux mortels des allemands.

Les allemands tentèrent alors de mettre au point desversions filoguidées avec des bobines de plus de 10Km de fil électrique se dévidant entre l'avion et le missile mais ceux ci ne furent que trop tardivement mis au point.