samedi 3 août 2019

6103 - et ainsi finit la Regia Marina...

Le cuirassé Roma, ou la fin de la Marine Royale Italienne...
... l'Impero demeuré inachevé, le Roma coulé par la Luftwaffe, l'épave du Conte di Cavour abandonnée aux Allemands (1), ils ne sont donc plus que cinq cuirassés, qui, il y a peu, incarnaient encore l'orgueil de l'Italie toute entière.

Soucieux de plaire à ses nouveaux alliés, ou devrait-on dire à ses nouveaux maîtres, le gouvernement du maréchal Badoglio va très vite proposer... de les remettre en service au profit des Alliés, contre les côtes françaises et dans le Pacifique !

La première éventualité s'avérant politiquement inacceptable, et la seconde techniquement impossible vu la trop faible allonge de ces bâtiments spécifiquement taillés pour de rapides courses en Méditerranée, on va plutôt les envoyer rouiller tranquillement dans le Grand Lac Amer (Égypte) en compagnie de tant d'autres navires avec lesquels Mussolini voulait naguère dominer la Méditerranée.

Au titre des dommages de guerre, le Vittorio-Veneto sera officiellement cédé à la Grande-Bretagne, et l'Italia aux États-Unis,... qui les renverront tous deux en Italie, où il seront ferraillés en 1948.

Autrement plus âgés - puisque datant, de la Première Guerre Mondiale - l'Andrea Doria et le Caio Duilio leur survivront pourtant pendant près d'une décennie, puis passeront à leur tour sous les chalumeaux des démolisseurs, en 1956 et 1957

Quant au plus vieux de tous, le Giulio Cesare, celui-ci connaîtra un destin pour le moins singulier : attribué à l'URSS, et rebaptisé Novorossiysk, il servira de navire-amiral puis de simple navire d'entraînement à la Flotte de la Mer Noire, avant d'être victime, le 29 octobre 1955, devant Sebastopol, d'une énorme explosion - dont les circonstances ne seront jamais élucidées - qui le fera chavirer, entraînant plus de 600 marins dans la tombe...

(1) gravement endommagé le 11 novembre 1940 par l'aéronavale britannique dans le port de Tarente, et toujours incapable de reprendre la mer trois ans plus tard, le Conte di Cavour fut capturé par les Allemands en septembre 1943 et ferraillé en 1946

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Pour être complet il faut mentionner que la France a reçu un lot de consolation : un lot de petit destroyers (qui furent finalement ferraillés suite à des divergences dans les services de la Marine nationale sur leur emploi) , et deux croiseurs légers de la série "capitani romani" (surnommés "les consuls" par les matelots français le Scipione Africano (rebaptisé Guichen) et l'Attilio Regolo (rebaptisé Chateaurenault) . Dotés d'une machinerie très puissante (43 Noeuds aux essais !). Refondus, dotés de radars divers et réequipés de canons... ex allemands ces navires ont servi juqu'à l'aube des années 70, comme d'ailleurs leurs deux sisterships laissés à la Marina Militare post 2° GM les Pompeo Magno et Giulio Germanico (rebaptisés de noms moins impérialistes , les San Marco et san Giorgio).

Le blindage de ces navires était du genre léger pour ne pas compromettre la vitesse et une bonne partie des roufs et des superstructures étaient en tôles d'aluminium inoxydable "Maral" de seulement 4mm d'épaisseur . Le caré des officiers était , paraît -il ,remarquablement décoré de belles boiseries et marqueteries artistement travaillées... le designe italien, quoi!