vendredi 26 juillet 2019

6095 - la parenthèse céphalonienne

... en Italie-même, les Allemands n'ont donc guère de mal à désarmer puis emprisonner des soldats italiens démoralisés, sous-équipés, et que leur gouvernement et leurs officiers ont en vérité trahi et abandonné à eux-mêmes, sans aucune instruction sur la conduite à tenir en cas d'intervention - tout de même prévisible ! de la Wehrmacht

Par respect pour ces hommes trop souvent accusés de paresse et de lâcheté, il importe néanmoins d'ouvrir ici une brève parenthèse, en mentionnant un épisode beaucoup plus dramatique qui va se produire en Grèce occupée, et plus précisément en Céphalonie, où la garnison italienne se compose d'environ 12 000 hommes, jusque-là mollement alanguis sous le soleil, à l'image du héros du roman de Louis de Bernières, "La Mandoline du Capitaine Corelli".

Lorsque la nouvelle de l'Armistice du 8 septembre, suivie de celle de l'invasion allemande, leur parviennent, ces hommes se trouvent alors confrontés à un dilemme impossible : rendre les armes et se laisser capturer, comme le leur ordonne leur chef, le général Carlo Vecchiarelli, commandant de la XIème Armée italienne (1) ou, au contraire,... résister aux Allemands, comme l'exige le gouvernement Badoglio et leur simple devoir de soldats

Ayant finalement opté pour la seconde solution, c'est à coups de canons que les Italiens vont donc accueillir les Allemands venus les désarmer. Fou de rage devant ce qu'il considérera comme une trahison, Hitler ordonnera alors de les anéantir par tous les moyens possibles : soumis à une véritable avalanche d'obus et de bombes, les Italiens résisteront néanmoins pendant deux semaines,ne se rendant que le 22 septembre, non sans après avoir perdu près de 1 300 hommes.

Les survivants, désormais prisonniers, n'en auront hélas pas fini avec les malheurs : résolus à faire un exemple, les Allemands, contre toutes les lois de la guerre, en exécuteront en effet près de la moitié, avant de déporter les autres par bateaux,... lesquelles donneront ensuite dans un champ de mines en Mer Ionienne, ce qui se traduira par la perte de 3 000 hommes supplémentaires !

(1) après avoir conquis la Grèce au printemps 1941, Hitler, qui avait bien d'autres ambitions en tête, en particulier du côté de l'URSS, avait laissé la XIème Armée italienne occuper les deux-tiers du territoire, dont l'île de Céphalonie

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
La couardise et l'ineptitude des troupes italiennes était un thème favori de la propagande anglaise (un peu moins de l'américaine , à cause des nombreux italo américains enrôlés dans l'US army) mais Rommel, qui pourtant entretenait des raports tendus avec Les Chefs militaires italiens comme Graziani ou ettore Bastico a néanmoins déclaré qu'à condition d'être équipés avec du bon matériel (Un gros problème!) le soldat italien était réellement capable de se battre.

Roal dahl, dans ses mémoires de jeune pilote qui fit la campagne de Grèce et ensuite celle du Liban et du Proche Orient et affronta les alemands, les italiens et aussi les aviateurs français de Vichy a écrit:
"Le moral des italiens était comme un altimètre trés sensible...mais à l'époque où je les ai combattus il était à 20 000 pieds car l'Axe dominait le Monde"