"La guerre continue"... mais jusqu'à quand ? |
… mais dans le camp allié, le plus gros problème de l’heure, c’est néanmoins d’arriver à comprendre la logique et les véritables intentions du nouveau gouvernement italien, qui manie le double discours avec un art consommé, flattant très ostensiblement Hitler et les Allemands dans le sens du poil, et donc de la poursuite de la guerre,… tout un multipliant très discrètement les émissaires de Paix dont personne, à Londres comme à Washington, ne sait cependant s’ils sont réellement habilités à négocier quoi que se soit !
Les Italiens, qui craignent - non sans raison - de voir débouler les Panzers sitôt la nouvelle de l'armistice parvenue aux oreilles du Führer, n’ont en effet cessé de réclamer toutes sortes de garanties, et en particulier un débarquement massif des forces anglo-américaines en Italie, ainsi que l'envoi de milliers de parachutistes sur Rome, sitôt leur signature apposée sur un quelconque document d'armistice.
Et à ces garanties que l'on pourrait qualifier de "nationales" se sont ajoutées - sans surprise - des garanties plus "individuelles", en particulier celles qu’exige le maréchal Badoglio lui-même, qui ne veut voir son nom apparaître, ni même être cité, nulle part alors qu’il est pourtant, en tant que chef du gouvernement, le seul en mesure d’ordonner et d’entériner un éventuel armistice !
Entamées à Lisbonne (1) début aout, et dans la plus pure tradition de la comedia dell'arte, de pénibles négociations s’en sont suivies, jusqu’à ce que, le 1er septembre, Badoglio et le Roi Victor-Emmanuel III se mettent enfin d’accord sur la partition...
(1) comme l’Espagne, le Portugal était demeuré un pays neutre, qui entretenait de fructueuses relations diplomatiques… et économiques avec tous les belligérants.
4 commentaires:
Bonjour et bravo pour ce Blog
Permettez une "modeste contrbution" à ce post sur Badoglio et le retournement d'alliances italien.
La carrière de Badoglio, champion de la duplicité politique résumée par une chanson....mais quelle chanson!
La Badoglieide (l'épopée de Badoglio , à la manière de Virgile) écrite par un groupe de résistants italiens d'un maquis alpin après la partition de l'Italie et l'avènement de La RSI, la (bien nommée en français) République de Salo. Le chef de cette unité de Partigiani , nuto Revelli , blessé et décoré sur le front russe avec l'ARMIR a réutilisé une chanson d'étudiants toscans ....elle est précise et impitoyable , mais aussi d'une réjouissante grossièreté (désolé pour ma traduction peu inspirée mais on peut écouter l'original sur You Tube.
Version du chanteur Franco Trincale (https://www.youtube.com/watch?v=EKoizbmBoL0 ) mais il y en a d'autres.
Etonnament les ennemis jurés des maquisards de Revelli, les brigadistes noirs de Salo la chantaient aussi malgré leur haine mortelle...en changeant seulement quelques paroles qui ne leur convenaient pas!!!!
Elle est encore d'actualité en Italie, pour stigmatiser les transformistes politiques et les tourneurs de veste : Matteo Renzi et sa ministre Elena Boschi (élus avec des voix de gauche, et ayant tenté d'appliquer un programme Néo-libéral capitaliste à la Thatcher) ont eu droit à leur version actualisée (la Renzeide et la Boschieide) de même que le Pape argentin Bergoglio (la bergoglieide) qui ne s'est pas signalé par son courage lors de l'époque dictatotiale argentine où l'on a sommairement liquidé jusqu'à des religieuses contestataires.... )
LA BADOGLIEIDE
O Badoglio, o Pietro Badoglio
ingrassato dal Fascio Littorio,
col tuo degno compare Vittorio
ci hai già rotto abbastanza i coglion.
T' l'as mai dit parei,
t' l'as mail dit parei,
t' l'as mai dit, t' l'as mai fait, t' l'as mai dit parei
t' l'as mai dilu: sì sì t' l'as falu: no no
tutto questo salvarti non può.
Ti ricordi quand'eri fascista
e facevi il saluto romano
ed al Duce stringevi la mano?
sei davvero un gran bel porcaccion.
Ti ricordi l'impresa d'Etiopia
e il ducato di Addis Abeba?
meritavi di prendere l'ameba
ed invece facevi i milion.
Ti ricordi la guerra di Francia
che l'Italia copriva d'infamia?
ma tu intanto prendevi la mancia
e col Duce facevi ispezion.
Ti ricordi la guerra di Grecia
e i soldati mandati al macello,
e tu allora per farti più bello
rassegnavi le tue dimission?
A Grazzano giocavi alle bocce
mentre in Russia crepavan gli alpini,
ma che importa ci sono i quattrini
e si aspetta la grande occasion.
L'occasione è arrivata
è arrivata alla fine di luglio
ed allor, per domare il subbuglio,
ti mettevi a fare il dittator.
Gli squadristi li hai richiamati,
gli antifascisti li hai messi in galera,
la camicia non era più nera
ma il fascismo restava il padron.
Era tuo quell'Adami Rossi
che a Torino sparava ai borghesi;
se durava ancora due mesi
tutti quanti facevi ammazzar.
Mentre tu sull'amor di Petacci
t'affannavi a dar fiato alle trombe,
sull'Italia calavan le bombe
e Vittorio calava i calzon.
I calzoni li hai calati
anche tu nello stesso momento,
ti credevi di fare un portento
ed invece facevi pietà .
Ti ricordi la fuga ingloriosa
con il re, verso terre sicure?
Siete proprio due sporche figure
meritate la fucilazion.
Noi crepiamo sui monti d'Italia
mentre voi ve ne state tranquilli,
ma non crederci tanto imbecilli
di lasciarci di nuovo fregar.
No, per quante moine facciate
state certi, più non vi vogliamo,
dillo pure a quel gran ciarlatano
che sul trono vorrebbe restar.
Se Benito ci ha rotto le tasche
tu, Badoglio, ci hai rotto i coglioni;
pei fascisti e pei vecchi cialtroni
in Italia più posto non c'è.
T' l'as mai dit parei,…
O badoglio, pietro badoglio
Engraissé par le fascisme des Licteurs
Avec ton digne compère Vittorio ( *)
Tu nous a bien assez cassé les couilles comme çà.
Refrain (en dialecte Piémontais dans le texte original)
T 'as jamais dit une chose pareille
T'as jamais fait une chose pareille
Tu l'as pas dit…mais non mais non !mais si mais si !
Tu l'as pas fait..mais non mais non !mais si mais si !
Tout çà ne te peut pas te sortir d'affaire !
T'en souviens-tu quand tu étais fasciste
Et que tu faisais le salut à la romaine
Et tu serrais la main du duce !
Tu es, pour sûr, un sacré gros porc !
T'en souviens-tu de l'expédition d'Ethiopie
On t'a fait Duc d'Addis-Abeba
T'aurais mérité de choper des amibes
Et toi tu faisais le grand fanfaron
T'en souviens tu de la guerre de France (**)
Qui couvrait l'Italie d'infamie
Mais toi tu ramassais ton pourboire
et , avec le Duce tu passais les troupes en revue
T 'en souviens tu de la guerre de Grèce
Et des soldats envoyés à l'abattoir
Et c'est alors pour faire briler ton image
Que tu as signé ta démission.
A Grazzano, tu jouais à la pétanque (***)
Pendant que les Alpini crevaient en Russie
Mais que t'importait : Tu avais tout plein de picaillons
Et tu guettais la bonne occasion
L'occasion elle est arrivée
Elle est arrivée fin juillet ( ****)
Et toi pour dominer ce grand foutoir
Tu t'es mis à jouer les dictateurs
Les miliciens , tu les a rappelés au service
Les antifascistes tu les a jetés en prison
La chemise n'était plus noire…
Mais le fascisme était encore au pouvoir
C'était ton sbire cet Adami Rossi
Qui a Turin mitraillait les citoyens (*****)
Si c'avait duré encore deux mois de plus
Tout le monde aurait été zigouillé
Pendant que tu t'époumonnais à faire souffler la tempête
Sur la tête de l'amour de la Petacci (******)
Les bombes tombaient sur l'Italie
Et Vittorio, lui, il tombait son caleçon
Au même moment, Ton caleçon
Tu l'as baissé toi aussi
Tu croyais faire le personnage important
Mais en vérité tu faisais pitié
T'en souviens tu de ta fuite peu glorieuse
Avec le roi vers des terres plus sûres
Vous êtes vraiment deux tristes figures
Et vous méritez d'être fusillés
Nous on crève sur les montagnes d'Italie
Pendant que vous vous êtes bien tranquilles
N' allez quand même pas nous croires imbéciles
Au point de nous faire encore couillonner
Vous pouvez faire tant et tant de simagrées
Soyez en sûrs on ne veut plus de vous
Tu peux le dire à ce grand charlatan
Qui voudrait tant rester sur le trône
Si Benito nous a cassé les burnes
Toi Badoglio, tu nous a cassé les couilles
Pour les fascistes et pour les vieilles badernes
Il n'y a plus place en Italie.
Refrain….
(*) Victor Emmanuel 3 Roi d'Italie, qui en prend autant pour son grade que Badoglio dans cette chanson
(**) La campagne des Alpes de juin 40 : dans la version chantée par les miliciens reppublichini (les fascistes de Salo) ce couplet est supprimé car pour eux, le coup de poignard dans le dos de la France était une glorieuse action de guerre
(***)Badoglio s'était retiré dans son vilage natal de Grazzano au moment de la campagne de Grèce ...il sentait venir le désastre et avait opéré une retraite tactique pour se poser en recours politique pour l'après Mussolini.
(****) Il s'agit de la destitution de Mussolini par un « vote démocratique » (la motion Dino Grandi) du Gd Conseil Fasciste dont les hiérarques avaient conspiré avec le Roi...et Badoglio, en coulisse.
(*****) Le très contesté Général Enrico Adami Rossi commandant militaire de Turin, très courageux pour faire mitrailler une manifestation de grévistes de la Fiat de Turin (avec de gros dommages collatéraux) mais totalement pleutre face aux troupes de Kesselring à qui il rendit piteusement les clés de la ville en consignant les soldats dans leurs casernes . (Condamné après guerre mais sentence non exécutée par amnistie)
(******)Claretta Petacci , la jeune , jolie et profiteuse maîtresse du Duce qui le suivra jusqu'à la mort à Dongo en 1945. Dans la version modifiée, chantée par les fascistes de Salo , Mussolini est désigné comme l'amor dei Gerarchi (l'amour des Hiérarques) histoire de taire cette relation archiconnue mais vaguement scandaleuse et de jeter l'opprobre sur les Hiérarques signataires de la motion Grandi.
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