dimanche 2 juin 2019

6041 - le poids du plan prévu

Tranchée australienne, à Gallipoli
… le fait qu’au même moment, sur le Front occidental, d’autres soldats étaient également sacrifiés par milliers lors d’attaques analogues ne saurait constituer une excuse, et d’autant moins qu’à plusieurs reprises se présentèrent, et quasiment sur un plateau, des opportunités qui auraient pu, qui auraient dû, être saisies, mais qui furent ignorées ou carrément balayées du revers de la main parce que personne ne voulait s’écarter du plan prévu, même si chacun réalisait qu’il ne menait nulle part…

Le meilleur exemple de cette incapacité à improviser et à s’écarter du plan prévu se produisit le 25 avril 1915, devant Koum Kaleh.

Ce débarquement, le seul organisé sur la rive orientale du détroit, fut aussi celui qui se déroula le mieux, et celui qui présentait le plus de perspectives pour le futur.

Mais l’ironie voulut que le dit débarquement n’avait été prévu que comme diversion, en sorte que lorsque le général Hamilton se vit offrir le choix entre continuer selon le plan prévu, et donc rappeler les troupes qui avaient été débarquées à Koum Kaleh, ou, au contraire, profiter de l’opportunité, renoncer au plan, et poursuivre la lutte sur la rive orientale, il opta sans hésiter pour la première alternative, et rapatria au Cap Helles des hommes qui, durant les jour, les semaines et les mois suivants s’épuisèrent et moururent en vain et dans une absence totale de perspectives…

Se limiter au plan prévu aurait néanmoins pu fonctionner si les officiers, sur le terrain, avaient plus souvent accepté leurs responsabilités et fait preuve de toute la détermination qu’exigeaient les circonstances…

Aucun commentaire: