… "La Guerre sainte de la Civilisation contre la Barbarie", titre le journal Le Matin le 4 aout 1914
Et de fait, on ne saurait comprendre la 1ère G.M., on ne saurait comprendre Gallipoli, sans cet incroyable enthousiasme pour la guerre, sans cette inébranlable foi en l’infaillibilité de ses propres dirigeants, sans cette profonde conviction en l’absolue justesse de sa propre cause et à son corollaire, l’absolue perfidie de l’ennemi.
"Ce n’était pas assez que chaque jour des milliers de paisibles citoyens de ces pays s’entretuassent sur le Front, on insultait et on conspuait à l’arrière, dans les deux camps, les grands défunts ennemis qui depuis des siècles reposaient muets dans leurs tombeaux.
La confusion des esprits devenait de plus en plus absurde. La cuisinière à son fourneau, qui n’avait jamais franchi l’enceinte de sa ville et n’avait pas ouvert un atlas depuis ses années d’école, était persuadée que l’Autriche ne pouvait pas vivre sans le Sandjak (un petit district frontalier quelque part en Bosnie).
Les cochers se disputaient dans la rue sur le montant des indemnités de guerre qu’il faudrait imposer à la France, cinquante ou cent milliards, sans savoir ce que représentait un milliard.
Point de ville, point de groupe qui ne succombât à cette épouvantable hystérie de haine. Les prêtres la prêchait devant leurs autels, les sociaux-démocrates qui, un mois auparavant, stigmatisaient le militarisme comme le plus grand des crimes, faisaient encore plus de bruit que les autres, afin de ne point passer, selon le mot de Guillaume II, pour des "sans-patrie "" (1)
(1) Zweig, op cit, page 291
"Ce n’était pas assez que chaque jour des milliers de paisibles citoyens de ces pays s’entretuassent sur le Front, on insultait et on conspuait à l’arrière, dans les deux camps, les grands défunts ennemis qui depuis des siècles reposaient muets dans leurs tombeaux.
La confusion des esprits devenait de plus en plus absurde. La cuisinière à son fourneau, qui n’avait jamais franchi l’enceinte de sa ville et n’avait pas ouvert un atlas depuis ses années d’école, était persuadée que l’Autriche ne pouvait pas vivre sans le Sandjak (un petit district frontalier quelque part en Bosnie).
Les cochers se disputaient dans la rue sur le montant des indemnités de guerre qu’il faudrait imposer à la France, cinquante ou cent milliards, sans savoir ce que représentait un milliard.
Point de ville, point de groupe qui ne succombât à cette épouvantable hystérie de haine. Les prêtres la prêchait devant leurs autels, les sociaux-démocrates qui, un mois auparavant, stigmatisaient le militarisme comme le plus grand des crimes, faisaient encore plus de bruit que les autres, afin de ne point passer, selon le mot de Guillaume II, pour des "sans-patrie "" (1)
(1) Zweig, op cit, page 291
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