mercredi 6 février 2019

5925 - le grand retour allemand

L'Allemagne, enseignant le Pas de L'Oie au Turc, sous les regards russes, français et anglais
… décembre 1913

En moins de deux ans, contre l’Italie d’abord, contre une coalition de royaumes balkaniques ensuite, l’Empire ottoman vient donc de subir deux nouvelles et fort humiliantes défaites, qui l’ont à nouveau privé de pans entiers de son territoire, mais qui ont aussi clairement mis en évidence les graves carences qui continuent d’accabler ses forces armées, malgré le soutien de plus en plus visible des Allemands.

Et c’est encore l’Allemagne qui, une fois de plus, se voit sollicitée pour tenter de remédier à la situation et - qui sait - en tirer un jour revanche : en plus de nouvelles et importantes livraisons d’armes, plusieurs dizaines d’officiers allemands supplémentaires sont bientôt envoyés à Constantinople afin d'améliorer la formation et le niveau de leurs homologues ottomans.

En décembre, c’est même un général allemand, Otto Liman von Sanders, qui se retrouve carrément nommé à la tête de la 1ère Armée, affectée à la défense de la capitale, ce qui, on s’en doute, ne manque pas de soulever l’indignation de Londres, Paris ou Saint-Petersbourg.

Pourtant, depuis plusieurs années, et soucieux de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, a fortiori en cette époque où tout le monde s’allie avec tout le monde le lundi pour mieux lui déclarer la guerre le vendredi (!), c’est à l’Angleterre, et non pas à l’Allemagne, que le gouvernement ottoman a confié le soin de moderniser la Flotte.

Une Flotte qui, depuis Lépante, n’a en vérité cessé de décliner; une Flotte qui, aujourd’hui, ne représente plus grand-chose mais qui doit tout de même composer avec un rival ancien, la Russie, et un outsider ambitieux, la Grèce; et une Flotte qui va bientôt s’illustrer de manière si curieuse qu’il importe à présent d'en parler, quitte à revenir sept ans en arrière…

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