mercredi 30 janvier 2019

5818 - encore loin du compte

Fantassins ottomans, en 1897
… mais si l’Allemagne occupe une place de plus en plus grande dans l’appareil ottoman, les résultats proprement militaires sont encore loin de correspondre aux vœux d’Abdülhamid II… et des Allemands eux-mêmes.

Chef de mission dans l’Empire, où il demeurera pendant douze ans, nommé directeur des écoles militaires ottomanes et finalement conseiller personnel (Mushir) du Sultan jusqu’à son retour en Allemagne en 1895, le baron Colmar von der Goltz (1), déplore ainsi que les officiers ottomans "manquent de joie de servir et de ponctualité, sont négligents, évitent de transmettre les mauvaises nouvelles et ne prennent aucun soin de leurs hommes"

Une dizaine d’années plus tard, le major Walter von Strempel ne dit pas autre chose lorsqu’il souligne le manque de discipline chronique des mêmes officiers qui, bien qu’admiratifs du modèle allemand lorsqu’ils l’étudient en Allemagne, éprouvent bien des difficultés à le mettre en pratique une fois rentrés chez eux.

A leur décharge, il faut dire que le niveau intellectuel et de compétence des sous-officiers et soldats qu’ils doivent ensuite commander et mener au combat est également très inférieur à celui des Allemands : que ce soit individuellement ou collectivement, la piétaille ottomane, analphabète, enrôlée bien malgré elle, affamée et terriblement maltraitée, est loin de pouvoir rivaliser avec l’Infanterie allemande, a fortiori dans une guerre moderne où l’on parle déjà de téléphonie de campagne, de TSF et de véhicules motorisés, et où l’on parlera bientôt d’Aviation d’Observation, de Chasse et de Bombardement…

(1) partisan acharné d’une alliance entre l’Allemagne et l’Empire ottoman, Colmar von der Goltz décédera du typhus à Bagdad en avril 1916

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