jeudi 3 janvier 2019

5791 - à l'impossible, Freyberg n'était pas tenu

Bernard Freyberg : on ne lui demandait pas l'impossible
... si la responsabilité personnelle de Churchill et Wavell dans la débâcle crétoise peut toujours se discuter, celle de Bernard Freyberg apparaît en revanche incontestable.

A l'impossible, nul n'est certes tenu, mais personne n'avait non plus exigé de Freyberg qu'il fasse l'impossible : on s'attendait simplement à ce que, en tant que commandant-en-chef de la Creforce, il fasse de son mieux pour défendre l'île contre une invasion allemande.

Or, dans le cas de Freyberg, ce mieux n'était tout simplement pas... suffisant.

En termes managériaux d'aujourd'hui, on pouvait déjà dire de lui qu'avant-même le début de la bataille, il n'avait pas relevé ce "défi" de manière "positive" : considérer, dès le départ, la Crète comme "indéfendable", et ne pas en faire mystère, n'en accepter le commandement que contre son gré et suite à la demande personnelle de son ami Winston Churchill, et ne pas en faire mystère non plus, ne constituaient certes pas la meilleure façon d'aborder le problème,... ni d'insuffler un moral de vainqueur à tous les hommes, officiers et soldats, placés sous son commandement.

Avant l'arrivée des paras allemands, le corps expéditionnaire souffrait par ailleurs de deux handicaps majeurs, qui ne firent évidemment que s’aggraver au fil des combats : l'impossibilité, faute de routes, d'acheminer rapidement des renforts d'un point de l'île à un autre, et la faiblesse des moyens de télécommunications, qui se limitaient pour l'essentiel à de simples lignes téléphoniques extrêmement vulnérables.

En quelques semaines, Freyberg ne pouvait évidemment pas bâtir un réseau routier au complet, mais son manque total d'empressement à réclamer des postes de radio modernes, ou à envisager des alternatives aux vulgaires fils de téléphone, n'en était pas moins interpellant... 

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