mardi 1 janvier 2019

5789 - assurément défendable

Pour Churchill, la Crète était défendable, mais à que prix ?
... à la décharge de Churchill, on doit tout de même noter son absolue conviction que la Crète était bel et bien défendable contre une attaque allemande.

Grâce aux renseignements dont il disposait, et qui lui avaient notamment été transmis par Ultra, Churchill savait que les Allemands, même avec l'aide des Italiens, n'avaient pas les moyens de s'emparer de l'île par le biais d'un débarquement naval classique, mais comptaient plutôt la conquérir par la voie des Airs, au moyen de troupes aéroportées.

Malgré leur qualité très inégale, et la faiblesse de leurs moyens matériels, Churchill estimait, avec raison, que les forces stationnées en Crète étaient parfaitement capables de contenir, et même de mettre en déroute, des troupes aéroportées, qui étaient certes composées de soldats d'élite mais beaucoup moins nombreux et uniquement dotés d'un armement léger.

Et le début des combats, où les dites troupes furent presque toujours écrasées avant et dans les premières minutes de leur arrivée au sol, lui donna du reste raison : avec un peu de chance, de meilleures communications, et aussi de meilleures décisions de la part du commandement local, la déroute crétoise aurait pu se transformer en triomphe.

Savoir dans quelle mesure la Crète ainsi demeurée britannique, mais toujours aussi isolée et à moins de 100 kms des côtes grecques, aurait pu continuer à se défendre dans les mois suivants contre de nouvelles attaques, et surtout contre les bombardements de la Luftwaffe, est une autre débat, impossible à trancher...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
remarquable analyse, et comme ont dit , avec des "si"on mettrait Paris en bouteille, Churchill était probablement plus capable que Hitler de jouer avec un ou deux coups d'avance et entrevoyait probablement un retournement de situation (après tout De Gaulle a considéré que la guerre était gagnée (à long terme) pour les Alliés dès que l'echec de la luftwaffe dans la bataille d'Angleterre est devenu évident).
Conserver la Crète même pilonnée par les bombes allemandes aurait probablement été possible en la ravitaillant de nuit avec des destroyers (comme le tokyo Express japonais) ...en plus Hitler était exaspéré du temps perdu et des troupes utilisées pour aider Mussolini en Grèce alors que son grand dessein était l'invasion de la Russie.

Par contre, il est indéniable que Churchill était un homme du passé, ses schémas mentaux conservateurs et aristocratiques le renvoyaient à l'époque , pas si lointaine, de l'avant guerre de 14 où l'Europe presque entière était encore un club de têtes couronnées ayant des liens familiaux avec la Reine Victoria (la "grand mère de l'Europe")....Il a du avoir du mal à admettre que les partisans communistes grecs, ou ceux de Tito étaient en pratique plus efficaces que les royalistes grecs ou yougoslave dans la lutte contre Hitler.