dimanche 30 décembre 2018

5787 - l'empreinte de Churchill

Churchill et Wavell (à droite) à l'ambassade de Grande-Bretagne au Caire
... envoyer un corps expéditionnaire en Grèce en sachant que cela risquait fort de déclencher une violente réaction allemande était à l'évidence un erreur.

... mais le faire sans avoir la possibilité de maintenir la dite force contre une telle réaction était en revanche une faute que les troupes, mais aussi, et surtout, les civils grecs, allaient payer au prix fort et même, s'agissant des seconds, pendant plusieurs années !

Or, c'est Winston Churchill qui, en dépit des objections de l'Armée, avait réclamé et obtenu cet envoi, et c'est encore lui qui, dans la foulée d'une défaite et d'une évacuation devenue inévitables, réclama, et obtint à nouveau, et une fois encore en dépit des objections de l'Armée (!), qu'une partie du corps expéditionnaire ainsi rembarqué soit expédiée en Crète plutôt que ramenée directement en Égypte pour y affronter l'Afrika Korps de Rommel.

Et c'est encore Churchill qui réclama, et obtint, que le commandement de la force ainsi déposée en Crète soit confié à son ami Bernard Freyberg,... dont les propres erreurs tactiques décidèrent du sort de la Bataille de Crète.

A tous ces titres, la responsabilité personnelle de Churchill dans la débâcle crétoise ne peut être passée sous silence,... et d'autant moins que le maintien de la présence britannique en Crète répondait à un impératif infiniment plus politique que militaire...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour,
Excelent blog...Les grecs ont continué à payer les sottises de Churchill longtemps après la guerre. Les anglais , qui pourtant avaient béni l'aide des résistants grecs quand leur Empire tremblait sur ses bases, leur ont fait une chasse impitoyable à partir de 46 et ensuite les américains ont pris le relais et instauré le régime des colonels, jusque dans les années 70...D'une certaine façon ils le payent encore avec leur intégration mal gérée à zône Euro, orchestrée par les consultants d'une grande banque américaine.

Comme chacun sait, ces grands porte-étendards de la Démocratie ont soutenu des dictatures ou des régimes corrompus un peu partout dans le monde par peur du communisme. Pourtant , comme un peu partout dans toute l'Europe agricole du Sud les militants communistes étaient souvent des gens honorables (même si instrumentalisés par Staline), des Peppone en lutte contre les Don Camillo, qui voulaient surtout en finir avec le régime quasi féodal des grands propriétaires terriens.

L'idée de conserver la Crete n'était pas si sotte en soi (Mussolini s'est mordu les doigts de ne pas avoir conquis Malte vite fait bien fait quand c'était encore possible, sa magnifique marine de guerre était dépourvue de Porte-Avions et l'a payé au prix du sang). A contrario les américains on su faire bon usage du "porte avions incoulable USS Corsica", la Corse libérée dès 43 (une des rares bonnes actions de Giraud à Alger). Le sort des destroyers de Cunningham (dont celui de lord Mountbatten) est à cet égard suffisamment éclairant.
La manie de Churchill pour la stratégie Indirecte est bien connue, son Chef d'Etat Major le Général Alan Brooke en avait des cauchemars et des insomnies, c'est un système qui peut marcher (et là l'enjeu était rien moins que les lignes de communications de l'Empire et le canal de Suez) encore eut-il fallu avoir les moyens des ambitions et un général àla hauteur....mais l'Angleterre des années 40 était gérée par un "Gentlemen's Club" où les réseaux d'amitié pas désintéressée comptait beaucoup.