Camion poussé dans le fossé lors de l'évacuation vers Sfakia, mai 1941 |
... conduire une coalition sur la large autoroute de la victoire n'a jamais été une tâche aisée - Eisenhower allait bientôt s'en rendre compte - mais la diriger sur l'étroit sentier qui mène à l'inévitable défaite est une autre affaire,... bien plus difficile.
Freyberg maintenant en route vers Sfakia à l'arrière d'une grosse moto, le commandement de l'arrière-garde échoit en principe au général Weston, qui a ses quartiers en Baie de la Sude, mais vu l'effondrement du Front, et l'absence désormais presque totale de communications, Weston ne commande de facto pas grand-chose... et d'autant moins que son autorité n'est reconnue ni par Hargest ni par George Vasey, autrement dit ni par les Néo-Zélandais ni par les Australiens !
Soucieux de protéger "leurs" hommes, mais aussi, quelque part, leur propre carrière dans l'inévitable perspective de l'après-débâcle, ces deux brigadiers se font à présent un devoir de se confectionner leurs propres ordres qui, dans un premier temps, vont les pousser dans la direction de Stylos, au sud-est de la route menant vers Sfakia.
Freyberg maintenant en route vers Sfakia à l'arrière d'une grosse moto, le commandement de l'arrière-garde échoit en principe au général Weston, qui a ses quartiers en Baie de la Sude, mais vu l'effondrement du Front, et l'absence désormais presque totale de communications, Weston ne commande de facto pas grand-chose... et d'autant moins que son autorité n'est reconnue ni par Hargest ni par George Vasey, autrement dit ni par les Néo-Zélandais ni par les Australiens !
Soucieux de protéger "leurs" hommes, mais aussi, quelque part, leur propre carrière dans l'inévitable perspective de l'après-débâcle, ces deux brigadiers se font à présent un devoir de se confectionner leurs propres ordres qui, dans un premier temps, vont les pousser dans la direction de Stylos, au sud-est de la route menant vers Sfakia.
A vrai dire, la Bataille de Crète n'est plus à présent qu'une succession d'escarmouches extraordinairement confuses, entre des paras et des troupes de montagne allemands qui, aidés par leur Aviation, s'efforcent de briser les derniers nœuds de résistance et de rattraper les fuyards, et des soldats alliés qui tentent de rejoindre la côte au plus vite, protégés, volontairement ou non, par de petits groupes d'hommes qui, à l'instar de ceux de la Layforce, combattent quasiment sans ordre là où ils se trouvent, et jusqu'à ce qu'ils se voient eux-mêmes contraints de retraiter un peu plus loin mais toujours dans l'espoir de finalement trouver, quelque part, un bâtiment de la Navy désireux de les prendre à son bord pour leur faire quitter la Crète.
"Il m'était difficile de réaliser", écrira un survivant de cet exode, "que je prenais part à un événement qui passerait probablement à l'Histoire. Plutôt qu'à une retraite, cela ressemblait davantage à une foule de spectateurs qui quitte un match de football et réalise qu'il n'y a plus aucun train qui circule" (1)
(1) Beevor, op. cit.
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