James Hargest, en 1918 |
… mais à la tête de la 5ème Brigade d’Infanterie néo-zélandaise, le responsable du secteur de Maleme, James Hargest qui, comme Freyberg, a servi à Gallipoli lors de la guerre précédente, qui, comme Freyberg, multiplie les erreurs de jugement depuis le début de cette Bataille de Crète, et qui, comme Freyberg, commande uniquement depuis son quartier-général sans jamais se rendre sur le terrain afin d’examiner lui-même la situation, se méprend totalement, et une fois de plus, sur les résultats réels de cette contre-attaque à laquelle, comme Freyberg, il ne s’est du reste jamais vraiment intéressé !
Au colonel Andrew qui, il y a moins de 48 heures, s’inquiétait de devoir abandonner la Colline 107 s’il ne recevait pas rapidement des renforts, Hargest s’était déjà contenté de hausser les épaules : "Si vous le devez, vous le devez", lui avait-il dit, ce qui, on s’en doute, n’était certes pas la meilleure manière de convaincre le malheureux Andrew de s’accrocher coûte que coûte à cette position dont dépendait pourtant le sort de Maleme et bientôt de la Crète toute entière !
Au colonel Andrew qui, il y a moins de 48 heures, s’inquiétait de devoir abandonner la Colline 107 s’il ne recevait pas rapidement des renforts, Hargest s’était déjà contenté de hausser les épaules : "Si vous le devez, vous le devez", lui avait-il dit, ce qui, on s’en doute, n’était certes pas la meilleure manière de convaincre le malheureux Andrew de s’accrocher coûte que coûte à cette position dont dépendait pourtant le sort de Maleme et bientôt de la Crète toute entière !
Et signe que Hargest, comme Freyberg, n'a toujours rien compris au drame qui se joue pourtant en direct sous ses yeux, le voilà qui dicte à présent un rapport au contenu proprement surréaliste : [Nous assistons à] "un flot continu d’avions ennemis qui atterrissent et redécollent", câble-t-il au Q.G. de la division. "Ils sont peut-être en train d’évacuer (sic !) Nous enquêtons"
"De la quiétude actuelle", poursuit-il un peu plus tard, "et à cause des onze feux qui ont été allumés sur l’aérodrome, il nous apparait que l’ennemi pourrait bien se préparer à une évacuation" (1)
Comment gagner une bataille lorsque tous ceux qui sont supposés la mener au plus niveau se méprennent totalement non seulement sur les intentions de l’ennemi mais aussi sur les résultats concrets de leurs propres décisions ? Comment espérer l’emporter lorsqu’on ne croit pas soi-même à la victoire ni aux ordres que l’on donne, lorsqu’on s’avère incapable de comprendre et de motiver ses subordonnés, et d'informer correctement ses supérieurs, lorsqu’on fait preuve en permanence d’une indolence qui confine au je-m’en-foutisme ?
(1) Beevor, op cit
Comment gagner une bataille lorsque tous ceux qui sont supposés la mener au plus niveau se méprennent totalement non seulement sur les intentions de l’ennemi mais aussi sur les résultats concrets de leurs propres décisions ? Comment espérer l’emporter lorsqu’on ne croit pas soi-même à la victoire ni aux ordres que l’on donne, lorsqu’on s’avère incapable de comprendre et de motiver ses subordonnés, et d'informer correctement ses supérieurs, lorsqu’on fait preuve en permanence d’une indolence qui confine au je-m’en-foutisme ?
(1) Beevor, op cit
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