mercredi 7 novembre 2018

5734 - à quoi bon un aérodrome...

Motocycliste allemand, contemplant un Junkers 52 crashé près de Maleme
… lorsque ses subordonnés lui avaient conseillé de miner, ou du moins de rendre impraticables, les trois aérodromes de Crète, Bernard Freyberg avait refusé, parce qu’il entendait conserver ses derniers intacts en prévision d’un éventuel retour des avions britanniques, bien sûr, mais aussi, et surtout, parce qu’il considérait qu’avec leurs parachutistes et leurs planeurs, les Allemands n’avaient de toute manière nul besoin d’une quelconque piste d’atterrissage !

L’idée qu’en s’emparant d’une piste intacte, les dits Allemands pourraient tout de même acheminer bien plus facilement des hommes et du matériel (1), et surtout des hommes et du matériel en vérité impossibles à parachuter ou à déposer par planeurs, ne semble jamais l’avoir effleuré !

Au soir du 20 mai 1941, parce qu’il ne dispose pas de suffisamment d’informations sur la véritable situation militaire des troupes actuellement occupées à combattre les parachutistes, parce qu’il demeure convaincu que les dits parachutistes ne constituent en fait que l’avant-garde d’un vaste débarquement naval, et aussi parce qu’en authentique fantassin incapable de s’extraire des tranchées de la 1ère G.M., il ne mesure toujours pas, en ce printemps de 1941, l’importance, pour l’ennemi, de disposer d’un aérodrome apte à recevoir en tout temps ses plus gros appareils de transport, Freyberg laisse donc passer sa seule et ultime chance d’inverser le cours des événements, et de faire de la Bataille de Crète un triomphe britannique !

A l’insu de tous, et en particulier de ses défenseurs, le sort de Maleme, et bientôt de la Crète toute entière, vient de se jouer…

(1) de manière assez ahurissante, Freyberg estimait même que, pour acheminer des troupes en Crète,  la Luftwaffe était prête à crasher volontairement ses rares et précieux Junkers 52 en dehors de tout aérodrome !

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