mardi 6 novembre 2018

5733 - le Principe de Peter

Gallipoli : un débarquement raté, personnellement vécu par Freyberg
… dans son célèbre ouvrage de 1970 "Le Principe de Peter", le pédagogue Laurence Johnston Peter postule que, quels que soient la nature et l’objet d'une entreprise déterminée, tout employé de celle-ci aura tendance à s'élever dans la hiérarchie jusqu’à atteindre son propre niveau d'incompétence, en sorte qu’avec le temps, tout poste de cette entreprise finira par être occupé par un employé incapable d'en assumer la tâche.

Bernard Freyberg est un héros de la 1ère G.M., un homme qui - et le fait est à noter ! - a personnellement vécu le traumatisme des Dardanelles, lorsque les troupes alliées qui avaient réussi à débarquer à Gallipoli en avril 1915 s’étaient faites piéger sur les plages par les forces ottomanes solidement retranchées sur les hauteurs.

Après sept mois de combats aussi sanglants qu’improductifs, l’opération s’était soldée (1), pour les Alliés, et pour Freyberg, par un humiliant rembarquement et, pour son principal supporter, Winston Churchill, alors Premier Lord de l’Amirauté, par un brutal limogeage, qui allait rester collé à sa réputation pendant plus de deux décennies.

Vingt-six ans plus tard, presque jour pour jour, Bernard Freyberg est devenu général et commandant-en-chef de la Creforce, mais sa pensée stratégique, elle, demeure obstinément figée sur les plages de Gallipoli, ou plus exactement sur celles de Crète, où il entend à présent réserver aux Allemands l’accueil qu’il a lui-même reçu des Turcs vingt-six ans plus tôt…

… sans réaliser qu’à présent, l’adversaire peut tout aussi bien débarquer d’un avion que d’un bateau…

(1) à sa conclusion, en janvier 1916, la Campagne des Dardanelles avait coûté aux Alliés plus de 250 000 hommes !

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