Bernard Freyberg : adulé en Nouvelle-Zélande, controversé partout ailleurs |
... et le pauvre Wavell, qui ne possède déjà pas les moyens de contenir l'Afrika Korps de Rommel en Égypte, et qui doit de surcroît composer à présent, en Irak, avec une révolte soutenue par le Reich (1), de confier dès lors à Freyberg la responsabilité de protéger une île à laquelle il ne s'est jamais intéressé, qu’il néglige depuis six mois,… et qu'il considère comme déjà perdue !
Et Freyberg est bien du même avis : "Les forces à ma disposition sont totalement inadéquates pour faire face à l'attaque envisagée", écrit-il à Wavell. "A moins que la couverture aérienne ne soit grandement augmentée, et que des forces navales ne soient rendues disponibles pour affronter un débarquement (sic), je ne puis espérer tenir avec les seules forces terrestres dont je dispose et qui, en raison de la Campagne de Grèce, sont dépourvues d'artillerie, n'ont pas suffisamment d'outils pour creuser des tranchées, n'ont que très peu de moyens de transport, et pas assez de réserves d'équipement et de munitions. Les forces présentes ici se battront mais ne peuvent espérer repousser l'invasion sans le plein soutien de la Marine et de l'Aviation"
Dans une missive expédiée le même jour au gouvernement néo-zélandais, Freyberg va plus loin encore : "Il n'y a pas le moindre indice de [la présence de] forces navales en mesure de nous protéger contre un débarquement (sic), et les forces aériennes présentes dans l'île se limitent à six Hurricane et 17 avions obsolètes" (2)
Au-delà de l'exposé de l'insuffisance - bien réelle - des moyens dont il dispose, ces deux messages de Freyberg recèlent une information capitale pour bien comprendre ce qui va suivre : contrairement à Churchill et à Wavell, et malgré toutes les informations contraires transmises par les services de Renseignement, Freyberg, lui, demeure convaincu que l'attaque principale se fera par la Mer, via un débarquement classique !
(1) le 30 avril 1941, un corps expéditionnaire britannique avait commencé à intervenir en Irak afin de renverser le gouvernement du très pro-allemand Rachid Ali al Gaylani et restaurer l'autorité du régent Abdelilah ben Ali el-Hachemi, qui fut rétabli sur le trône le 1er juin suivant
(2) Beevor, op cit
Et Freyberg est bien du même avis : "Les forces à ma disposition sont totalement inadéquates pour faire face à l'attaque envisagée", écrit-il à Wavell. "A moins que la couverture aérienne ne soit grandement augmentée, et que des forces navales ne soient rendues disponibles pour affronter un débarquement (sic), je ne puis espérer tenir avec les seules forces terrestres dont je dispose et qui, en raison de la Campagne de Grèce, sont dépourvues d'artillerie, n'ont pas suffisamment d'outils pour creuser des tranchées, n'ont que très peu de moyens de transport, et pas assez de réserves d'équipement et de munitions. Les forces présentes ici se battront mais ne peuvent espérer repousser l'invasion sans le plein soutien de la Marine et de l'Aviation"
Dans une missive expédiée le même jour au gouvernement néo-zélandais, Freyberg va plus loin encore : "Il n'y a pas le moindre indice de [la présence de] forces navales en mesure de nous protéger contre un débarquement (sic), et les forces aériennes présentes dans l'île se limitent à six Hurricane et 17 avions obsolètes" (2)
Au-delà de l'exposé de l'insuffisance - bien réelle - des moyens dont il dispose, ces deux messages de Freyberg recèlent une information capitale pour bien comprendre ce qui va suivre : contrairement à Churchill et à Wavell, et malgré toutes les informations contraires transmises par les services de Renseignement, Freyberg, lui, demeure convaincu que l'attaque principale se fera par la Mer, via un débarquement classique !
(1) le 30 avril 1941, un corps expéditionnaire britannique avait commencé à intervenir en Irak afin de renverser le gouvernement du très pro-allemand Rachid Ali al Gaylani et restaurer l'autorité du régent Abdelilah ben Ali el-Hachemi, qui fut rétabli sur le trône le 1er juin suivant
(2) Beevor, op cit
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