vendredi 12 octobre 2018

5708 - le General der Fallschirmtruppen Kurt Student

Kurt Student, en 1940
... passons à présent dans le camp allemand, où l'on se prépare fiévreusement à lancer contre la Crète la première véritable invasion aéroportée de l'Histoire.

Pour commander les troupes ainsi appelées à inaugurer cette nouvelle forme de guerre, un homme : le General der Fallschirmtruppen ("général des troupes aéroportées") Kurt Student

Né à Birkholz (2) en 1890, Student est un pionnier de l'Aviation qui, à l'instar de son chef, Hermann Goering, a victorieusement combattu comme pilote de chasse lors de la 1ère G.M.

Devenu, par la force des choses, spécialiste des planeurs après l'Armistice (3), Student a eu tous les atouts en main pour séduire Hitler et le convaincre, dès son arrivée au Pouvoir, en 1933, de l'importance de développer des unités militaires spécialisées, composées de troupes d'élite qui, idée révolutionnaire pour l'époque (4), seraient déposées à l'intérieur-même des lignes ennemies par des planeurs d'assaut, ou alors par parachute.

Nommé en juillet 1938 commandant de toutes les unités parachutistes allemandes, Student a ensuite dû attendre deux ans avant de pouvoir mettre ses théories en pratique, à l'occasion de la Campagne de Norvège d'abord, puis, surtout, lors de la Campagne de Hollande, dont les résultats pour le moins mitigés, et les blessures qu'il a lui-même subi à cette occasion, ne l’ont pourtant pas découragé de voir plus grand encore...

(1) Bien conscient à la fois de l'importance stratégique de la Crète, mais aussi de sa propre incapacité à s'en emparer par des moyens conventionnels, y compris avec l'aide éventuelle de l'Italie, le Haut-Commandement avait en réalité commencé à jongler avec l'option aérienne dès le mois d'octobre de l'année précédente
(2) aujourd'hui Borów (Pologne)
(3) le Traité de Versailles de 1919 avait pour ainsi dire coupé les ailes de l'Allemagne, ne l'autorisant plus à développer et posséder que des planeurs ou des appareils civils de faible puissance
(4) pour défendre cette idée, Student s'était néanmoins largement inspiré des - spectaculaires - expériences déjà tentées par les Soviétiques dans ce domaine

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!

Le développement du planeur "sportif" dans l'allemagne hitlérienne, via les organisations de la Hitlerjugend avait atteint en Allemagne des proportions incroyables: le club implanté sur le spot de la wasserkuppe avait été plusieurs fois agrandi et embelli (au début il n'y avait qu'un camp d'été en toile) et des as notoires de la Luftwaffe ont été formés sur des planeurs (Adolf Galland estle plus clèbre) ainsi que la très nazie trompe-la-mort Hanna Reitsch.
Il en allait de même pour la formation initiale des officiers de marine (clubs de voile et navires école à voile à Kiel) ...et quant aux corps motorisés de l'armée de terre, beaucoup de jeunes allemands avaient pu se payer des rutilantes motos BMW 350 CM3 avec un crédit dont les termes feraient hurler un banquier actuel...c'était une idée du Sport Fürher Hunlein...le seul ennui c'était que dans le contrat de crédit il y avait une ligne en caractères minuscules qui précisait que la moto était réquisitionnée en cas de guerre et son ex propriétaire mobilisé dans le corps des estafettes motocyclistes de la Wehrmacht...

Cet embrigadement de la jeunesse n'était pas tout à fait passé inaperçu en France (Pierre Cot tentera contre vents et marées d'imposer son idée d'aviation populaire). Il faudra attendre la débâcle de 40 et l'infamie de Vichy pour que Jean Borotra , le tennisman célèbre et ministre des sports de Pétain impose de multiplier par 4 les horaires de sports à l'école et au lycée...
Quant aux premières expériences de parachutisme militaire soviétique (les paras se lançaient un peu n'importecomment en utilisant l'aile d'un gros bombardier tupolev comme un toboggan, sans déclenchement automatique et sans largueur-dispatcher), elles étaient bien connues des allemands, car pour contourner le traité de Versailles, l'Allemagne faisait construire des avions dans l'URSS de Staline après les avoir conçus et dessinés sur son propre sol . Les ingénieurs ou délégués militaires allemands étaient reçus à bras ouverts dans l'URSS de Staline , boycottée par les conservateurs anglais.