samedi 15 septembre 2018

5681 - l'un veut combattre, l'autre pas

La Regia Marina, en 1838 : de beaux navires... sans tradition ni doctrine
... en 1866, la toute jeune Regia Marina de l'amiral Persano ne s'était aventurée hors de ses ports que pour subir, à Lissa, une sanglante défaite (1) contre une flotte autrichienne inférieure en nombre mais commandée par un homme - Wilhelm Von Tegetthoff - qui, à la différence de l'Italien, brûlait du désir d'en découdre.

Près d'un siècle plus tard, la malheureuse Regia Marina souffre toujours de la même et cruelle absence de leadership : Inigo Campioni, Angelo Iachino (qui sera nommé commandant-en-chef à la fin de 1940, après le désastre de Tarente) et finalement Carlo Bergamini (qui lui succédera en avril 1943) ne manquent sans doute pas de qualités, mais ne peuvent s'appuyer sur aucune véritable tradition, et resteront toujours prisonniers d'un Pouvoir politique qui ne comprend rien aux réalités de la Mer, ne supporte pas d'encourir des pertes, et se montre à ce point chiche en mazout qu'il condamne la Flotte à ne s'entraîner qu'au port.

En face, la Royal Navy, bien que largement inférieure en nombre sur le théâtre méditerranéen, possède des siècles d'expérience en matière de combat naval, et peut compter sur un homme - Andrew Cunningham - que ses supporters considèrent, à tort ou à raison, comme le meilleur marin britannique depuis Nelson.

Un homme assurément énergique et qui, à l'instar de Von Tegetthoff, ne rechigne jamais à prendre des risques et à exposer ses bâtiments pour obtenir la victoire.

De fait, si les pertes britanniques excéderont de loin celles de la Regia Marina, c'est bel et bien la Royal Navy qui, tout au long de la guerre, va imposer sa domination sur cette Méditerranée que Mussolini rêve pourtant de transformer en une nouvelle Mare Nostrum italienne...

(1) Saviez-vous que... 1900 à 1903

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