... commander des batailles à distance et depuis un bureau d'État-major était un boulot qui convenait - et très bien ! - à un homme comme Nimitz, mais pas à son tempérament à lui, ce pourquoi avait-il réclamé, et fini par obtenir, un commandement à la mer.
Mais à l'été 1944, il n'avait finalement repris la tête de la surpuissante Troisième Flotte qu'après qu'une autre bataille navale tout aussi décisive - celle des Mariannes - ait été menée, et remportée, par son ami et désormais rival Ray Spruance, et avec un tel succès qu'il ne restait désormais plus que fort peu de navires japonais encore en état de mener une nouvelle bataille.
Quelques mois plus tard, lors de l'invasion des Philippines, le peu qui restait de la flotte japonaise avait néanmoins fini par se présenter.
Pour Halsey, il s'agissait, à l'évidence, de son ultime chance de pouvoir encore mener, avant la fin de plus en plus prévisible des hostilités, le grand combat naval dont il rêvait depuis trente ans.
Comme il fallait dès lors s'y attendre, il s'était aussitôt précipité vers l'ennemi avec sa fougue coutumière, mais aussi avec son propre cuirassé et surtout la ferme intention de mener la dite bataille au canon (!).
Prisonnier de cet objectif de toute une vie, il refusa de se laisser distraire par toute information qui ne s’y rapportait pas directement et, a fortiori, par les indices, pourtant nombreux, qui l’avertissaient du danger et du piège dans lequel il était en train de tomber mais qui, s’il les avait écoutés, l’auraient forcément contraint à faire demi-tour, et donc à ne jamais pouvoir réaliser son rêve
L’ennemi vers lequel il s’était lancé n’étant de fait qu'un leurre, Halsey, bien qu'ayant au bout du compte remporté une large victoire grâce à ses porte-avions, à une poignée de destroyers,... et à pas mal de chance, n'avait en définitive fait que "marcher 500 kms vers le Nord, puis courir 500 kms vers le Sud, juste pour rater l’ennemi aux deux endroits"
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