... si l'on s'entend aujourd'hui pour affirmer que Halsey a bel et bien commis une faute de commandement à Leyte ainsi que - mais dans une bien moins grande mesure - lors des typhons Cobra puis Connie, la cause principale de cette faute doit être recherchée dans son caractère ou, plus exactement, dans la frustration, qui le tenaillait depuis la 1ère G.M, de ne jamais avoir participé à un vrai combat naval.
En 1918, Halsey, alors modeste commandant de destroyer, était arrivé trop tard pour prendre part avec son bâtiment à quelque engagement que ce soit.
Dans l'entre-deux-guerres, il s'était soigneusement préparé à un nouveau conflit,... qui n'était finalement survenu que vingt trois ans plus tard, mais dont il avait raté le coup d'envoi, à Pearl Harbor
Dans les mois suivants, il avait ensuite mené des raids-éclair dans des eaux hantées par les Japonais, sans pour autant réussir à se mettre une partie de leur flotte sous les dents; il s'était vu privé, comme toute la Navy, d'une bataille à Wake, puis, en Mer de Corail, il était tout simplement arrivé... après la bataille.
Halsey aurait pu, aurait dû, mener ensuite l'engagement décisif - celui de Midway - qui allait décider du sort de la Guerre du Pacifique mais, gravement malade, il avait dû renoncer à la dernière minute, laissant à d'autres, et en particulier à son subordonné, Ray Spruance, la possibilité de récolter les lauriers à sa place.
A Guadalcanal, il avait certes - et brillamment ! - rétabli la situation sur le terrain, puis conquis les Salomons toutes entières, mais les combats navals, grands et petits, qui s'étaient déroulés lors de cette campagne avaient tous été menés, avec des fortunes diverses, par ses subordonnés, alors que lui-même se contentait de donner des ordres, loin du grondement des canons et du hurlement des moteurs d'avion, depuis le bureau de son quartier-général de Nouméa...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire