... en 1943, en acceptant un poste à Terre, et en troquant sa passerelle pour un bureau d'État-major loin de la bataille et des embruns, Halsey avait sans doute changé de rôle, mais pas de méthode : il s’agissait toujours de rassembler tous les moyens dont on disposait pour ensuite les jeter sur l’adversaire, au lieu et au moment où il s’y attendait le moins.
Aussi simpliste pouvait-elle sembler, la dite méthode avait donné d’excellents résultats à Guadalcanal, où la situation militaire, que chacun jugeait désespérée avant son arrivée, s’était radicalement modifiée en seulement quelques semaines, au point de se solder finalement par une grande victoire.
En 1943, Halsey avait également compris qu’il ne servait à rien de conquérir des îles ou des positions qu'on savait fortement défendues, comme Kolombangara ou Rabaul, quand on pouvait se contenter de les neutraliser, puis de les laisser pourrir sur place, en débarquant juste un peu plus loin, sur une île, comme Vella Lavella ou Bougainville, plus facile à prendre
Fort de cette expérience, il avait d'ailleurs tenté, en 1944, de dissuader MacArthur, mais aussi Nimitz, de s'emparer de Peleliu, aventure qui ne lui semblait nullement valoir son coût et qui, de fait, s'était soldée par ne boucherie aussi sanglante qu'inutile pour l'effort de guerre.
Mais au début de 1944, après avoir gagné chacun des ses paris et reconquis l'ensemble des Salomons, Halsey, désormais désœuvré, voulut reprendre un commandement à la mer qui, contre toute attente, et en dépit de conditions matérielles infiniment plus favorables qu'en 1942 et 1943, lui réserva bien des déconvenues...
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