samedi 30 juin 2018

5604 - un troisième bilan (3)

Des torpilles pilotées  Kaiten, prêtes à être mises à l'eau
... en 1940, le Japon avait lancé un vaste programme visant à construire un million de tonnes de nouveaux navires de guerre, puis un autre programme - identique - deux ans plus tard, mais en 1944, les États-Unis ont produit trente fois le tonnage (1) des chantiers navals japonais qui, eux, n'ont même pas atteint 20% de leurs objectifs de 1940 et 1942 !

Et quand bien même parviendraient-ils à construire davantage que les dits chantiers se heurteraient de toute manière au manque de mazout, lequel condamne d'ailleurs la plupart des bâtiments survivants à demeurer dans la rade pour y attendre les bombes américaines,... sauf à recourir à du carburant de (très) mauvaise qualité - et même à de l'huile de soya ! - qui détruit les chaudières à une allure effrayante. 

Dans ces conditions, la seule chose que l'on puisse encore construire, et surtout mettre en service, ce sont des sous-marins de poche suicide, des vedettes suicide, et même des torpilles bien évidemment... suicide.

Et puisque l'Armée n'utilise plus depuis longtemps ses fantassins que comme outils d'un vaste suicide collectif, et puisque l'Aviation en est également venue à ne plus considérer ses pilotes que comme armes-suicide, l'Honneur de la Marine impériale exige tout naturellement qu'elle recoure elle aussi à cette solution extrême ! 

Les volontaires, du reste, ne manquent pas : dès l'automne, ceux-ci ont même commencé à s'entraîner au maniement de la Kaiten, qui n'est rien d'autre qu'une torpille type 93 - dite "Longue Lance" vaguement pilotée...

(1) une bonne partie de ce tonnage était néanmoins réservée à la guerre en Europe

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