Le Shinano : torpillé et coulé quelques jours à peine après sa mise en service |
… du côté japonais, en revanche, les jeux sont faits, et la partie presque terminée
Non contente d’avoir assisté à la disparition de trois de ses porte-avions devant Saïpan, en juin, et de quatre autres au large du Cap Engano en octobre, la Marine impériale a également dû déplorer la perte du Taiyo (18 aout), du Unyo (17 septembre), du Shinyo (17 novembre), du Junyo (9 décembre) (1), de l’Unryu (19 décembre) et, surtout, du gigantesque porte-avions-atelier-ravitailleur Shinano (29 novembre) (2), tous les six torpillés par des sous-marins américains désormais si nombreux qu’ils en sont venus à considérer les eaux japonaises comme les leurs.
Dit autrement, après la relative accalmie de 1943, l'année 1944 a été celle de l'hécatombe, qui a vu la Marine impériale perdre la bagatelle de treize (!) porte-avions, en sorte qu'il ne lui reste plus aujourd’hui que les trois Ryuho, Kaiyo et Amagi (3), ainsi que les deux hybrides Ise et Hyuga, tous endommagés à des degrés divers et de toute manière incapables de reprendre la mer,... faute de mazout mais aussi d’aéronefs à leur bord !
Et la situation est à peine meilleure du côté des cuirassés puisque sur les trois Haruna, Nagato, Yamato qui subsistent après la tragique disparition du Kongo (torpillé par un sous-marin américain le 21 novembre !), seul le dernier cité peut encore être considéré comme raisonnablement opérationnel, encore que lui aussi dramatiquement à court de mazout !
Comment continuer la lutte dans ces conditions...
(1) ramené par miracle au Japon, le Junyo, trop endommagé, ne reprit plus jamais la mer et fut ferraillé en 1946
(2) conçu comme troisième cuirassé de la classe Yamato, le Shinano avait été converti après la Bataille de Midway en un porte-avions de 62 000 tonnes capable d’opérer également comme navire atelier et de ravitaillement pour la flotte.
(3) bien qu’entamés à des degrés divers, les Katsuragi, Kasagi, Ibuki, Aso et Ikoma n’entreront jamais en service
Aucun commentaire:
Publier un commentaire