samedi 30 décembre 2017

5422 - l'obsession présidentielle

Roosevelt, en 1942. Bombarder Tokyo, mais avec quoi ?
... comme le souligne également l'amiral Ugaki, les raids-éclairs menés par Halsey sont assurément la riposte "la plus simple et la plus efficace dont disposent les Américains".

Mais ces raids, qui offrent également l'avantage d'occuper et d'entraîner marins et aviateurs en conditions réelles de combat sans pour autant leur faire courir trop de risques, n'en ont pas moins de sérieux inconvénients.

D'abord, ils ne constituent pour les Japonais que de simples piqures d’épingle, certes bien irritantes mais finalement inoffensives. Ensuite, et surtout, ils ne sauraient retenir longtemps l’attention des Américains eux-mêmes : passé le premier moment d’enthousiasme, comment en effet continuer à mobiliser la Nation et entretenir son moral si on n’a rien d’autre à lui proposer qu’une nouvelle et énième attaque sur une île microscopique dont elle n’a jamais entendu parler et dont elle se soucie d’ailleurs comme d’une guigne ?

Comme les Japonais, en bombardant Pearl Harbor, s’en sont pris au territoire américain, la seule riposte réellement satisfaisante serait donc de s'en prendre au territoire japonais, voire, fantasme suprême, de bombarder la capitale de leur Empire.

Depuis le 7 décembre, ce fantasme est même devenu une obsession chez Roosevelt, mais une obsession que ses militaires sont malheureusement bien en peine de satisfaire !

Toute idée de mission-suicide et sans retour étant exclue par principe, comment en effet rallier Tokyo et en revenir lorsque vos meilleurs bombardiers terrestres ne possèdent qu'une fraction de l'allonge nécessaire, même en décollant depuis un des rares terrains chinois encore tenu par les hommes de Chiang Kai-shek ?

Quant à utiliser des bombardiers navals, autant ne pas y penser puisque leur porte-avions serait immanquablement repéré et coulé bien avant d'être parvenu à la limite des 500 kms nécessaires à la mission...

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