L'attaque que se propose à présent de mener Halsey constituera donc la première action offensive de l'US Navy depuis le début de cette guerre où seuls les Japonais volent de victoire en victoire.
Pour autant - il faut bien le dire - la dite attaque vise bien moins à entamer le potentiel militaire nippon qu'à remonter autant que possible le moral des Américains eux-mêmes, ce pourquoi tout doit être fait pour minimiser les pertes !
Les deux porte-avions vont donc se séparer : tandis que le Yorktown de Fletcher s'en prendra aux îles Gilbert, l'Enterprise et ses croiseurs en feront de même contre les Marshall et en particulier contre l'atoll de Kwajalein qui, compte tenu des moyens, notamment aériens, que les Japonais y entretiennent, représente néanmoins un sérieux risque.
"C'est l'un de ces plans", dira plus tard Halsey, "que l'on considère comme "brillants" lorsqu'ils réussissent, et "inconsidérés" lorsqu'ils échouent" (1)
De fait, à mesure que l'on se rapproche de Kwajalein, la tension devient de plus en plus palpable, et la détection d'un avion de reconnaissance japonais, à une cinquantaine de kms de l'Enterprise, n'a rien pour alléger l'atmosphère.
Heureusement, l'appareil nippon, lui, ne remarque rien, ce qui, du coup, incite Halsey à faire dactylographier en japonais un message que ses aviateurs se chargeront de larguer le lendemain en même temps que leurs bombes !
"Du commandant américain de la force d'attaque au commandant japonais des Iles Marshall, j'ai le grand plaisir de vous faire savoir que votre avion d'observation n'a pas observé ma flotte"
(1) Wikovits, op. cit, page 60
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