jeudi 18 mai 2017

5196 - le Mur

travaux sur le Mur de l'Atlantique, à l'été 1943
… Salerne, 8 septembre 1943

En imposant un débarquement dans l’extrême-sud de l’Italie, Churchill, fidèle en cela à la vieille tradition britannique "d’actions périphériques" espère bien convaincre son allié américain qu’il est tout à fait possible, et surtout bien moins coûteux, d’accéder au coeur de l’Allemagne en  remontant toute la Péninsule plutôt qu’en se heurtant de plein fouet au Mur de l’Atlantique que les Allemands sont occupés à bâtir tout au long des côtes de France occupée.

Malheureusement pour lui, l’expérience ne tarde pas à virer au fiasco et à se transformer en un interminable chemin de croix qui, jusqu’à la Capitulation du Reich, dix-huit mois plus tard (!), verra les Alliés ne progresser qu’à pas de tortue vers la frontière autrichienne...

Du point de vue d’Hitler et de ses généraux, l'affaire peut passer pour une victoire, mais une victoire qui n'est ni assez décisive ni assez sanglante pour véritablement inciter Britanniques et Américains à se présenter devant une table de négociations.

Le Mur de l’Atlantique, que ces derniers n’ont à présent plus d’autre choix que d’affronter, offre en revanche de biens meilleures perspectives : si les troupes allemandes, protégées par de multiples épaisseurs de béton armé et épaulées par des divisions blindées prudemment maintenues en retrait du littoral, parviennent à y repousser un débarquement que la Presse du monde entier présente, depuis des mois, comme "la plus grande expédition militaire de tous les Temps", alors Hitler pourra - peut-être - convaincre Roosevelt de revenir sur sa promesse de n’accepter rien d’autre qu’une "Capitulation sans condition"…

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Votre blog est excellent come toujours..ce n'est pas la première fois qu'on y croise les idées assez décoiffantes de Chirchill en matière de débarquements dans des théêtres d'opérations incongrus (le pire étant le projet de plan "Culverin" -Couleuvrine consistant à débarquer dans le nord de Sumatra.

Le grand chef de l'Etat-Major anglais , le Général Alan Brooke, d'une parfaite loyauté envers Churchill, a eu des mots très durs dans ses mémoires sur les lubies stratégiques dde Churchill et sa manie de l'approche indirecte..

Pour l'Italie par contre ce n'était pas si stupide, Mussolini était un colosse aux pieds d'argile, qui ne demandait quà tomber, l'armée italienne était mal équipée et démoralisée et les alliés tenaient la Tunisie et l'Algérie, sans parler du Levant français, tandis que la résistance (communiste principalement) était très active en yougoslavie et en grèce .

Le malheur ce fut l'indécision du Général Lucas lors du débarquement d'Anzio...et il ne faut pas oublier non plus que Staline allié puissant mais encombrant, réclamait à cor et à cri un "vrai" second front en Europe....avec une certaine légitimité, car les volumes de troupes, de matériel ...et de pertes étaient sans comune mesure entre le front de l'Est et la campagne d'afrique du nord ou d'Italie