Berlin, année zéro : tout s'achète, tout se vend, tout est à reconstruire |
... aux souffrances physiques et morales, à la fuite de leur époux ou fiancé, bon nombre des quelque deux millions d'Allemandes violées devront encore ajouter les maladies vénériennes et les grossesses non désirées.
Bientôt, la pénicilline va même devenir le produit le plus recherché sur le marché noir, tandis que le nombre d'avortements, officiellement autorisés, va grimper en flèche.
"On estime qu'environ 90% des femmes devenues enceintes à la suite de viols se firent avorter. Parmi celles qui accouchèrent, beaucoup abandonnèrent l'enfant à l'hôpital, sachant que leur mari ou leur fiancé ne l'accepterait jamais"
Et à la longue, ces histoires d'horreur finiront par circuler dans la Presse internationale et, par ricochet, par remonter jusqu'au Kremlin, où l'on s'en inquiétera ouvertement.
Mais bien plus que les réprimandes des officiers, ou l'indignation des commissaires politiques, ce sera la faim qui s'avérera en définitive la meilleure arme contre le viol.
Car à quoi bon encore user de violence si on peut obtenir de la même fille, à présent affamée, qu'elle se donne plus ou moins volontairement, en échange d'un peu de pain ou d'un petit morceau de viande.
Et l'Histoire n'ayant rien à voir avec la morale, on verra même se former des couples réguliers et, dans certains cas, des soldats et des officiers soviétiques refuser de rentrer au pays, et déserter, afin de demeurer avec la compagne allemande qu'ils auront, à la longue, fini par apprécier…
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