Heydrich et Karl Hermann Frank |
Dès l'annonce de l'attentat, Hitler a en effet ordonné au principal adjoint d'Heydrich, Karl Hermann Frank, d'exécuter pas moins de 10 000 Tchèques en représailles, attendu, comme le souligne Joseph Goebbels que "Nous devons tous bien comprendre que cette attaque pourrait créer un précédant si nous n'y réagissons pas de la manière la plus brutale"
Car au-delà des liens d’amitié qui les unissaient - ou non - au défunt Reichsprotektor, les responsables nazis, à commencer par Hitler et Himmler, craignent en effet que cet assassinat n'en inspire d’autres.
Pour restaurer le prestige du Reich,... et aussi pour garantir leur propre sécurité, il est donc essentiel de taxer l’assassinat à un taux si élevé qu’il découragera à tout jamais jusqu’à l’idée de récidive !
Dès le départ, la barre est donc extraordinairement élevée : à un Karl Hermann Frank qui, accouru de Prague, plaide la rationalité économique et souligne les effets désastreux que l’exécution d’un tel nombre d’otages ne manquerait pas de provoquer sur la productivité industrielle du Protectorat, Hitler réplique en menaçant d'envoyer rien moins que le général SS Erich Von dem Bach-Zelewski, responsable de la lutte anti-partisans sur le Front de l'Est (1).
"Bach-Zelewski, insista Hitler, serait heureux de répandre une mer de sang sans le moindre scrupule. "Les Tchèques doivent comprendre que s'ils abattent un homme, celui-ci sera aussitôt remplacé par quelqu'un d'encore pire"" (2)
(1) malgré ses innombrables crimes de guerre à l'Est, et son rôle déterminant dans l'écrasement de l'insurrection de Varsovie en 1944, Bach-Zelewski ne fut condamné que pour les meurtres de plusieurs dizaines d'opposants politiques allemands dans les années 1930. Il mourut à la prison de Munich en mars 1972.
(2) Gerwarth, op cit, page 11
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