Böhme, Heydrich et Frank, à Prague |
Mais malgré cela, malgré l'arrivée de milliers de policiers et de soldats supplémentaires, malgré la nomination du chef de l'Ordnungspolizei (1), Kurt Daluege (2), au titre de Reichsprotektor par intérim (3), malgré la fouille de plus de trente mille (!) maisons et bâtiments divers, et malgré l'annonce d'une récompense record de dix millions de couronnes pour tout renseignement menant à la capture des dits fugitifs, ceux-ci - et c’est bien là le problème - demeurent introuvables !
"Rien ne m’empêchera de déporter des millions de Tchèques s’ils ne veulent pas une coexistence pacifique !" tonne Hitler aux oreilles du malheureux Emil Hácha, lui aussi convié - ou plutôt sommé - d’assister aux funérailles d’Heydrich.
Les assassins, poursuit-il, doivent être retrouvés "immédiatement" sans quoi la population tchèque devra, "subir des conséquences sans précédant".
Les assassins, poursuit-il, doivent être retrouvés "immédiatement" sans quoi la population tchèque devra, "subir des conséquences sans précédant".
Et pour donner davantage de poids à la menace, Karl Hermann Frank téléphone aussitôt à Horst Böhme, chef de l’antenne du SD à Prague, pour lui ordonner de raser sans plus attendre, et à titre d’exemple, un petit village de Bohème jusque-là parfaitement inconnu…
… Lidice
(1) l'Ordnungspolizei, ou ORPO, qui comprend notamment la gendarmerie et la police de la route, est la police "classique" du Troisième Reich
(2) Condamné à mort pour crimes de guerre par un tribunal tchécoslovaque, Kurt Daluege fut pendu à Prague en octobre 1946.
(3) Le choix d’Hitler de préférer Daluege à Frank, pourtant adjoint et protégé d’Heydrich, peut s’expliquer par la décision de ce même Frank, début 1940, de divorcer de sa très aryenne épouse pour se remarier deux mois plus tard avec Karola Blaschek, ravissante créature non seulement quinze ans plus jeune que lui mais surtout, et comme son nom l'indique, d'origine tchèque et née en Bohème-Moravie…
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