C'est finalement, vers 12h00, que le train spécial transportant le cercueil d’Heydrich arrive finale à Berlin, Gare d’Anhalt, où il est accueilli par une impressionnante garde d’honneur qui, avec une lenteur encore plus consommée qu’à Prague, lui fait traverser les rues de la capitale du Reich sous les regards d’une foule encore plus nombreuse que la veille.
Par les rues bondées, le convoi atteint sa destination de la journée : la grande salle de conférence du 8, Prinz Albrecht Strasse, autrement dit le siège central de la Gestapo, dont Heydrich avait hérité en 1934 pour en faire un instrument de répression et de terreur bientôt connu dans toute l’Europe…
Le lendemain matin, le cercueil, drapé des inévitables deux lettres blanches sur fond noir, est une fois de plus hissé sur un affut d’artillerie, pour une nouvelle et grandiose procession dans les rues de la ville, laquelle le mène cette fois à la Neue Reichskanzlei, la Nouvelle Chancellerie du Reich due à Albert Speer, avec sa fameuse Galeries des Glaces plus longue que celle de Versailles, et son non moins fameux sol de marbre poli et exagérément lustré afin, comme l’avait exigé Hitler lors de la construction que le dignitaire étranger venu le rencontrer se sache dès le départ "en terrain glissant"…
Déchargé de son affût dans la Salle des Mosaïques, le cercueil du défunt Reichsprotektor est alors exposé une fois de plus aux regards des visiteurs qui, au son du Götterdämmerung, le Crépuscule des Dieux de Richard Wagner, accourent en masse - volontairement ou non - pour le saluer une dernière fois...
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