Juives du ghetto de Siedlce, en route vers Treblinka, aout 1942 |
"A notre descente du train", racontera un survivant, "nous avons vu un horrible spectacle : des centaines de corps gisant tout autour. Des tas de paquets, de vêtements, de valises, tout mélangé. Des soldats SS et des Ukrainiens juchés sur les toits des baraques tiraient dans la foule sans faire de distinction. Hommes, femmes et enfants tombaient en sang. L'air était saturé de hurlements et de sanglots"
Impossible, dans ces conditions, de cacher la réalité du camp non seulement aux futures victimes, mais aussi à la population avoisinante.
"L'odeur des cadavres en décomposition était épouvantable", racontera Eugenia Samuel, alors écolière polonaise. "On ne pouvait pas ouvrir une fenêtre ni sortir à cause de cette puanteur. Vous n'imaginez pas cette puanteur".
Au plus fort de la tuerie, 10 000 personnes sont ainsi "évacuées" chaque jour, dans des conditions inimaginables, ce qui constitue un record de productivité absolu, mais aussi un record qui bientôt valoir au commandant du camp, le Dr Irmfried Eberl, de perdre sa place….
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