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| Heydrich : un nazi et un antisémite de circonstance plutôt que de conviction |
... parce qu'ils sont instruits et cultivés - la plupart d'entre eux ont un voire plusieurs doctorats - et parce qu'ils connaissent la réalité des ghettos et celle du Front de l'Est, les treize invités d'Heydrich sont parfaitement en mesure de comprendre ce qui se cache derrière les ellipses et les formulations volontairement vagues du grand patron du RSHA.
Mais loin de protester et de dénoncer avec énergie ce plan qui promet la mort à des millions de personnes, ces bons pères de famille et citoyens modèles se contentent d’acquiescer, et même de formuler des recommandations... qui vont plus loin que ce qu'Heydrich réclame !
Car en pratique, la seule chose qui leur pose vraiment problème, c’est que, grâce à leur aide et celle de leurs ministères respectifs, Heydrich et ses SS vont pouvoir assassiner des Juifs et des mischlinge... allemands.
Que l’on extermine des Juifs dans des pays aussi "primitifs" que l'URSS ou la Yougoslavie, voire même dans des pays relativement "civilisés" comme la France ou la Belgique, soit, mais en Allemagne, ces Juifs, bien qu'officiellement déchus de leur citoyenneté, n’en sont pas moins "allemands" depuis des générations et rien, en dehors de l'étoile jaune qu'il doivent désormais arborer en public, ne les distingue des Allemands "véritables".
Bon nombre de ces Juifs ont d'autre part des voisins, des amis, des parents, un conjoint qui, eux, sont d'authentiques et fort respectables Aryens et qui, à ce titre, risquent fort de s'opposer à une "solution" aussi violente que la mort, ou exigeront ensuite - ne serait-ce que pour pouvoir hériter ou se remarier - des explications et des certificats de décès que le Reich ne pourra évidemment fournir !
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