Reddition de soldats allemands : le sort qui les attend est tout sauf enviable... |
Mais dans son esprit, se profile néanmoins le spectre de la Berezina, cette Berezina maudite qui a vu Napoleon perdre son armée - et ensuite son trône - après avoir ordonné, en plein hiver, une retraite si précipitée qu'elle s'est rapidement transformée en débâcle : forcés d'abandonner armes et matériel, privés de tout abri dans la steppe, mourant de faim et de froid, constamment harcelés par les Russes, les soldats de la Grande Armée sont en effet morts par dizaines de milliers (1)
Alors Hitler ordonne : il faut, dit-il "obliger les troupes à une résistance fanatique sur leurs positions, sans tenir compte de l'ennemi qui enfonçait les flancs ou l'arrière (...) Il ne saurait être question de retraite. Hormis en certains endroits où il y a eu pénétration profonde de l'ennemi" (2)
Et comme, sur le terrain, bon nombre de généraux n'y croient plus, le maréchal von Bock est relevé de son commandement le 18 décembre; le lendemain c'est au tour du maréchal von Brauchitsch, commandant en chef de l'Armée de Terre !
Et comme cela ne suffit pas encore, Hitler décide, le 19 décembre, et à la stupéfaction générale, d'ajouter la charge de commandement en chef de l'armée de Terre à celles, déjà considérables, de Chef de l'État et de Chancelier du Reich !
"Une petite affaire de commandement tactique", dit-il, "à la portée du premier venu" (4)
(1) au total, la Campagne de Russie coûta la vie à quelques 300 000 soldats français
(2) Kershaw, pp 661-662
(3) au total, 35 généraux seront ainsi limogés durant l'hiver même si - Hitler n'étant pas Staline - aucun ne sera cependant fusillé pour l'exemple, chacun conservant même sa solde complète...
(4) Kershaw, page 663
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