Höss, lors de son témoignage à Nuremberg, en 1946 |
Höss est en effet un authentique sociopathe dénué de toute empathie, et aussi un meurtrier, condamné à dix années d'emprisonnement en 1924 pour le meurtre de
Walter Kadow, un opposant politique accusé par les Nazis d'avoir livré
Leo Schlageter aux Français (1)
C'est d'ailleurs en prison, d'où il sortira néanmoins dès 1928 à la faveur d'une amnistie, que Höss a pour la première fois
réalisé que les détenus supportent d'autant mieux leur
incarcération qu'ils se voient confier un travail quelconque (2),... une "révélation" qui se confirme en 1934, à l'occasion de son séjour - cette fois du côté des gardiens - au camp de concentration de Dachau
Comme
le souligne Laurence Rees dans son "Auschwitz", [Höss] "se rendit
compte que le travail jouait un rôle similaire à Dachau, permettant aux internés "de se discipliner et de lutter contre les influences néfastes
de la prison". Höss était si bien convaincu de l'effet palliatif du
travail en camp de concentration qu'il reprit même le slogan utilisé
pour la première fois à Dachau - Arbeit macht Frei, (le Travail rend
Libre) - pour l'inscrire sur la grille d'entrée à Auschwitz"
Car c'est à Auschwitz, six ans plus tard, que Höss va passer à l'Histoire, en cherchant en permanence à améliorer "l'efficacité" d'un camp qu'Himmler veut lui-même "modèle", et sur lequel il fonde à présent de grands espoirs... économiques
(1)
membre du NSDAP et chef d'un groupe de résistance opposé aux troupes
d'occupation françaises de la Rühr, Leo Schlageter fut condamné à mort
par un tribunal militaire français, et fusillé le 26 mars 1923, devenant
ainsi le premier martyr du nazisme...
(2) dans son cas, le collage de sacs en papier
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