Heydrich, dans son bureau de Munich, en 1934 |
Mais contre toute attente, et que ce soit pour pour plaire à sa future femme - quant à elle une nazie de la première
heure - parce que la nature quasi-militaire du poste lui rappelle sa
défunte carrière dans la Marine, ou parce que le nazisme rejette
et combat le régime politique qu’il rend responsable de tous ses
problèmes actuels, ce jeune-homme romantique qui, il y a quelques semaines encore n'éprouvait pourtant que mépris pour les partis et considérait Adolf Hitler comme un simple "caporal de Bohème", s'empresse d'accepter, devenant ainsi, après Hitler et Himmler, le "Troisième H" d'un trio bientôt infernal.
Comme composante de la SS, le "Sicherheitsdienst" ("Service de Sécurité", ou SD) hâtivement conçu par Heydrich sur un coin de la table d'Himmler, aura deux objectifs : la collecte de tout renseignement utile sur les "ennemis" communistes du KPD ou socio-démocrates du SPD, et la traque aux indicateurs de police, aux communistes, et à tous les "traîtres" tapis au sein d'un parti nazi lui-même en pleine expansion.
Reste néanmoins à y arriver avec des moyens ridiculement modestes - un minuscule bureau et une unique secrétaire à temps partiel - et sans autre connaissance du domaine que la lecture de romans d'espionnage !
Heureusement pour lui, Heydrich, non content d'être beaucoup plus intelligent que son chef en titre, est un homme obstiné et méthodique, qui a très vite l'idée de constituer un système de classement des "ennemis politiques" basé sur des fiches cartonnées à index multiples.
Même si on est encore à des années-lumières de notions comme "l'informatisation" ou les "bases de données croisées", le système qu’il va mettre en place dans son petit bureau munichois va rapidement prendre de l'ampleur et faire preuve d'une redoutable efficacité...
(1) ibid, page 52
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