Mein Kampf : bible du nazsime mais tirage confidentiel jusqu'en 1929 |
Il s’en faut même de beaucoup : commentant le premier tome de Mein Kampf, paru en juillet 1925, Himmler ne peut ainsi s’empêcher de noter que les premiers chapitres contiennent "un grand nombre de faiblesses" (sic), alors que dans le second tome, paru en décembre 1926 mais dont il n’entreprend la lecture qu’un an plus tard, il marque surtout son adhésion à la légende, ô combien populaire à l’époque, du "coup de poignard dans le dos" et à cette remarque selon laquelle il aurait suffi "de gazer de douze à quinze mille de ces Juifs corrupteurs de la Nation" (1) pour épargner à l’Allemagne la défaite de 1918 ainsi que la ruine et les humiliations qui s’ensuivirent.
Le manque d'empressement et d’enthousiasme d’Himmler envers un ouvrage tout de même appelé à devenir un jour la Bible officielle du régime, et tiré à plus de dix millions d’exemplaires (!) jusqu’en 1945, peut s’expliquer par sa fidélité au clan Strasser, par la nature il est vrai confuse et indigeste de la prose hitlérienne - qui sera d’ailleurs révisée et réécrite à plusieurs reprises par divers correcteurs - mais aussi par le fait que la dite prose ne constitue pour l’heure qu’un élément parmi tant d’autres au sein de la sous-culture völkisch
Dit autrement, les écrits d’Hitler, et Hitler lui-même, ne convainquent pour l’heure que les convaincus (2), et seraient bien incapables d’attirer de nouveaux fidèles si la situation économique de l’Allemagne de Weimar, après une brève embellie, n’était condamnée à se dégrader à nouveau…
(1) Longerich, op cit, page 87
(2) jusqu'en 1929, le tirage total des deux tomes de Mein Kampf ne dépassera pas 40 000 exemplaires
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