... n'en déplaise aux Britanniques, la Regia Marina n'entend pourtant pas baisser les bras, et va même s'efforcer de trouver un remède aux trois principales faiblesses qui, outre les problèmes de commandement et de personnes, expliquent le désastre de Matapan : soit l'absence de porte-avions, l'absence de radar, et enfin le mauvais entraînement des équipages.
A l'automne 1941, les travaux de conversion en porte-avions vont ainsi débuter sur le paquebot Roma (renommé Aquila), dont on rasera les superstructures et que l'on remotorisera entièrement pour qu'il puisse filer 30 noeuds.
A l'automne suivant, une transformation semblable sera également entreprise sur l'Augustus (rebaptisé Sparviero), dont on conservera néanmoins les machines d'origine - qui ne donnent pourtant que 18 noeuds - histoire de gagner du temps.
Mais il déjà trop tard : l'Aquila et le Sparviero seront en effet surpris par l'Armistice avant d'être achevés...
Même motif et même punition pour le radar, que seuls les Allemands sont en mesure de fournir, et dont les navires italiens, malgré quelques expérimentations menées ici et là, ne verront jamais la couleur, ce qui, dans les deux années à venir, représentera un handicap de plus en plus insurmontable face à leurs adversaires britanniques
Et puis, et surtout, il y a le manque d'entraînement des équipages ou, plus exactement, le manque de mazout pour réussir à sortit du port afin d'entraîner les équipages en mer...
1 commentaire:
Les italiens, patrie de Gugliemo Marconi, avaient bel et bien réussi à mettre au point un radar naval: le Gufo (la chouette) .
Le prototype date de 1937 (à peu près en concordance avec le radar français qui équipait le Normandie, due à Maurice Ponte, qui avait également inventé le Magnétron à cavité qui sera abondamment utilisé par les anglais pour le radar aérien H2S)...
l'ennui c'est que le projet a été bloqué par manque de financement et que ce n'est qu'après le début de la guerre qu'il a été remis sur les rails...il n'y en avait que 12 installés sur des navires au moment de la chute de Mussolini (et un fut réellement utilisé au combat par le gros destroyer Scipione Africano pour repérer et repousser une attaque de vedettes lance torpilles dans le détroit de Messine.
Les italiens avaient reçu des allemands une information fausse suivant laquelle les anglais étaient équipés de détecteurs de radar (comme le Metox ou le Tunis allemands , installés sur les U boot) et cela n'a pas arrangé les choses.
L'histoire étant écrite par les vainqueurs c'est, dans tous les ouvrages de références l'anglais Watson-Watt qui est cité comme l'inventeur du radar (et John Logie Baird pour l'invention de la télévision) alors qu'en fait un proto radar (le "télémobiloskop" (à vos souhaits)avait déjà été mis au point par un inventeur allemand (Hulsmeyer) avant la guerre de 14 et que les français de la Compagnie Générale d'Electricité avaient réalisé au début des années 30 un radar (ils appelaient çà un détecteurs d'icebergs, le spectre du Titanic n'étant pas loin) pour les navires de la Compagnie Générale transatlantique, les allemands avaient aussi des radars navals (le seetakt, développé par téléfunken)...
Le mérite des anglais c'est d'y avoir cru (au contraire des amiraux français rétrogrades) et d'avoir développé l'idée tous azimuts...
Mais au début de la seconde GM même la Royal Navy n'était pas très riche en radars, même le Warspite n'en avait pas à Matapan , et les petites corvettes "flower" destinées à la protection des convois, pour lesquelles cet équipement était vital ne l'ont reçu qu'au compte gouttes (voir le livre de Monsarrat "the cruel sea" et le triste sort de la corvette française FNFL "Alysse" coulée avec de lourdes pertes faute de cet équipement.)
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