Mais si la Bataille de Matapan est effectivement terminée, la Regia Marina n'a certes pas fini de vivre avec ses conséquences.
Si les Britanniques se sont avérés incapables de coincer le Vittorio Veneto, qui a finalement réussi à rallier Tarente dans l'après-midi du 29 mars, ce dernier a subi de tels dommages dans l'aventure qu'il va se retrouver en cale sèche pour les cinq prochains mois.
Surtout, avec trois croiseurs lourds et deux destroyers coulés contre un seul avion abattu, et avec près de deux mille quatre cents hommes tués - en ce compris l'amiral Cattanao - contre trois (!), le bilan de cette première véritable mission offensive s'avère aussi humiliant que sans appel.
Mais sur le plan psychologique, les dégâts sont au moins aussi considérables, tant ils ont mis en évidence les graves déficiences de la marine italienne, littéralement minée par l'absence de porte-avions et de radar ainsi que par le manque d'entraînement de ses marins et l'insouciance de ses commandants - Iachino, qui ne s'était plus intéressé à elle depuis le soir du 28 mars, n'apprenant en effet la disparition de toute la flottille de Cattanao que par un communiqué anglais, le soir de son arrivée à Rome, le 30 mars !
Et puis il y a les Allemands ! Ces Allemands qui sont les seuls à pouvoir fournir le mazout dont se goinfrent les navires italiens, mais qui - et c'est bien le moins qu'on puisse en dire - n'ont certes pas été impressionnés par les performances de leurs alliés.
Ces mêmes Allemands qui vont maintenant réussir en seulement deux semaines ce que les Italiens sont incapables d'accomplir depuis cinq mois...
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