Sur le Warspite, l’annonce de la découverte du Vittorio Veneto, immobilisé sur l’eau, fait l’effet d’une bombe.
Cunningham, qui s’était préparé à attaquer la flotte italienne de nuit, à la torpille et avec ses seuls croiseurs et destroyers, Cunningham donc, modifie aussitôt ses plans et ordonne au Warspite, au Valiant et au Barham de prendre un cap qui doit les amener à longer le Vittorio Veneto sur leur tribord.
Reste néanmoins à retrouver le cuirassé italien dans la nuit noire. Le Warspite n’a pas de radar, mais le Valiant, lui, en possède un, installé à l’été 1940, et justement, voilà qu’à 22h10 son opérateur repère également un grand bâtiment immobilisé sur l’eau à moins de 10 kilomètres.
Quinze minutes plus tard, un officier du Warspite voit non pas un cuirassé mais bien deux grands croiseurs et plusieurs bâtiments plus petits se dessiner dans ses jumelles.
A ce moment, la distance est tombée à moins de 3 500 mètres, autrement dit le bout portant pour les pièces de 380mm des trois cuirassés anglais qui, à 22h28, ouvrent le feu sur les navires italiens qui, aussi incroyable cela puisse-t-il sembler, semblent littéralement dormir, immobiles sur l’eau !
"On vit, dira Cunningham, des tourelles entières et de volumineuses masses de débris voltiger dans les airs et retomber à la mer avec d’énormes éclaboussements. Dans ce court espace de temps, les bâtiments eux-mêmes ne furent bientôt rien de plus que des torches incandescentes, en flammes de l’avant à l’arrière" (1)
(1) Mordal, op cit. page 169
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