... 27 mars 1941, 12h20
Comme tous les plans de bataille, le plan italien repose sur de nombreuses prémisses dont certaines, à commencer par le secret, sont hélas excessivement optimistes.
Car les Britanniques sont parfaitement au courant des intentions italiennes ! Par le décryptage de leurs communications d'abord, par un hydravion de reconnaissance parti de Malte ensuite qui, vers 12h20, aperçoit plusieurs croiseurs italiens faisant route vers la Crète.
Pour Cunningham, la première chose à faire est de battre le rappel du seul convoi actuellement en mer, histoire de s'assurer que, quoiqu'il puisse advenir par la suite, les griffes du chat italien ne se refermeront que sur le vide.
Cette précaution prise, ne reste plus qu'à mobiliser un corps de bataille capable de rivaliser avec celui des Italiens mais, surtout, de le faire sortir d'Alexandrie sans que les Italiens s'en aperçoive.
Car à Alexandrie-même, se trouve un consul japonais aussi assidu au golf que fort intéressé par tous les mouvements de la flotte (1).
Nul ne sait comment - ni même si - l'intéressé communique réellement des informations à Rome ou Berlin, mais dans le doute, autant prendre quelques précautions, ce pourquoi Cunningham décide-t-il de quitter le Warspite avec ses clubs de golf et une petite valise destinée à démontrer à l'honorable diplomate nippon qu'il entend bien dormir à terre après avoir accompli ses neuf trous réglementaires !
(1) le Japon était encore neutre à cette époque
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