dimanche 26 mai 2013

3733 - symboles phalliques

... et puis il y a le facteur psychologique : même si l'on s'interroge de plus en plus sur leur véritable valeur militaire, les cuirassés et leurs énormes canons représentent encore, en ce printemps de 1940, le symbole-par-excellence - pour ne pas dire phallique - de la puissance de la Nation toute entière.

Par voie de conséquence, si la Nation peut perdre sans sourciller des divisions entières, et des centaines de tanks ou d'avions, la perte d'un seul de ces mastodontes représente un drame qu'il faut éviter à tout prix.

Et c'est particulièrement vrai pour des dictatures comme l'Allemagne ou l'Italie qui, non contentes de disposer de moins de cuirassés que la Grande-Bretagne ou les États-Unis, ont précisément, et depuis des années, axés toute leur Propagande sur l'exaltation de la virilité guerrière.

La meilleure manière de protéger ces rares et fort précieux bâtiments étant encore de ne les exposer à aucun péril (!), Berlin et Rome ont, avant-même le début des hostilités, édicté des règles d'engagement très strictes, qui excluent toute prise de risques et briment sévèrement l'initiative de leurs commandants.

Au fil des mois, et des pertes malgré tout inévitables - comme celle du Graf Spee en décembre 1939 - les dites règles se feront de plus en plus sévères, condamnant de facto les mastodontes allemands et italiens à ne plus quitter leur mouillage mais aussi à y subir - comme nous allons bientôt le voir à Tarente - des attaques pour lesquelles ils n'ont jamais été prévus...

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