... dès le début de 1944, l’intensification des bombardements anglo-américains sur les villes et usines allemandes avait contraint la Luftwaffe à ponctionner tous ses théâtres d’opérations - en ce compris la Norvège - d’un nombre de plus en plus grand de chasseurs, afin qu’ils puissent assurer la défense aérienne du Reich.Le Débarquement de Normandie, en juin, avait accéléré le phénomène en sorte qu’à l’été, expédier, de jour, des bombardiers quadrimoteurs jusqu’au Tirpitz semblait ne plus relever de l’aller-simple pour l’abattoir.
Restait néanmoins un "léger" problème : depuis la fin de mars 1943, le monstre avait déménagé ses pénates dans l’Altenfjord, à l’extrême nord de la Norvège, soit bien au-delà du rayon d’action maximal des quadrimoteurs venus d’Écosse !
La seule solution envisageable était de les faire décoller depuis un terrain soviétique, ce qui, hélas, n’allait pas de soi : bien qu’alliés, et tributaires - au moins dans une certaine mesure - de l’aide occidentale, les Soviétiques, qui avaient déjà très difficilement accepté la présence de navires et de marins étrangers dans leurs ports, étaient en effet tout sauf désireux de voir quelques dizaines de bombardiers, mais aussi des centaines d’aviateurs, mécaniciens et armuriers britanniques débarquer en URSS et opérer sans contrôle depuis leur territoire.
Ce n’est donc qu’après de longues et pénibles négociations que trente-huit Lancaster des Squadron 9 et 617, mais aussi deux Liberator de transport et un Mosquito de reconnaissance avaient finalement été autorisés, début septembre, à se poser sur le terrain de Yadodnik, près d'Arkhangelsk.
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