mardi 9 octobre 2012

3504 - un paquebot à la rescousse

... avec ses arbres d’hélice désalignés, son gouvernail à remplacer, son fond de coque désormais plissé comme la peau d’un vieillard, ou encore sa tourelle D irrémédiablement bloquée, le Tirpitz n’a maintenant d’autre choix que de repartir en Allemagne pour y passer plusieurs mois dans la cale sèche d’un grand chantier naval.

Mais le 24 septembre, en prenant la décision de le faire réparer avant-même que le bilan exact des dommages puisse être établi, Hitler et Doenitz ont catégoriquement rejeté cette idée.

Car pour le Führer comme pour le grand-amiral, le Tirpitz n’a à présent plus aucune chance de pouvoir rentrer en Allemagne : par rapport à l’année précédente (où on avait déjà décidé de le faire entretenir et réparer à Narvik plutôt que de le renvoyer à Kiel), la puissance navale et, surtout, aérienne des Britanniques s’est en effet considérablement renforcée en sorte que toute traversée se transformerait immanquablement en suicide,... et d’autant plus qu’étant incapable de naviguer par ses propres moyens, le grand cuirassé devrait être remorqué à faible vitesse sur plusieurs milliers de kilomètres !

Il n’y a donc d’autre solution que de le réparer sur place, dans le Kafjord-même, c-à-d dans un des endroits les plus isolés, inhospitaliers et dénué d’infrastructures au monde, ce qui implique par exemple d'envoyer en Norvège, et à l'approche de l'hiver, des centaines d'ouvriers spécialisés allemands, mais aussi un paquebot - le vieux New York de la Hamburg-Amerika Linie - pour leur servir d'hôtel pendant plusieurs mois !

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