vendredi 14 septembre 2012

3479 - enfin un but

... utiliser un cuirassé de 50 000 tonnes pour traquer et couler quelques misérables cargos de fer blanc constituait à n’en point douter un monstrueux gaspillage de talent et d’énergie.

Mais dans la mesure où le Tirpitz ne pouvait espérer tenir tête à lui seul à toute la Royal Navy, ses cuirassés et ses porte-avions, l’affaire pouvait encore se justifier et offrait de surcroît enfin un but militaire à un navire qui était tout de même une arme, et surtout une arme qui avait coûté une véritable fortune au Troisième Reich.

Mais parce qu’elle était aussi un formidable symbole, la dite arme ne pouvait être employée qu’à coup sûr, c-à-d sans qu’elle coure elle-même le moindre risque, et c’était bien là le problème puisque les restrictions imposées par l’État-major, et par Hitler, restreignaient dramatiquement les opportunités.

Il fallait en effet obtenir de la Luftwaffe qu’elle fournisse des renseignements précis, mais également réguliers. sur la composition et le cap des cargos à attaquer... et surtout des navires de guerre chargés de les escorter, en particulier d’éventuels porte-avions.

Il fallait aussi s’assurer que le Tirpitz pourrait s’en prendre aux cargos sans s’aventurer lui-même trop loin en mer, qu’il ne demeurerait pas trop longtemps hors de sa tanière, et qu’il resterait toujours en mesure de réintégrer celle-ci quand bon lui semblerait et sans courir le moindre risque de voir sa retraite coupée par des avions, des navires ou des sous-marins alliés.

Comment faire la guerre dans ces conditions...

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