... même si les navires survivants ont à présent été repérés par les Soviétiques, et même si leurs commandants ont pu échanger quelques messages avec les autorités britanniques, reste néanmoins à trouver le moyen de les mener enfin jusqu'à Arkangelsk sans provoquer une nouvelle saignée dans leurs rangs.
Reste aussi à convaincre les marins de troquer leur sécurité actuelle, aussi inconfortable soit-elle, au "profit" d'une nouvelle et fort hasardeuse traversée.
Le plus réticent à tenter l'aventure est sans conteste le capitaine du Winston Salem américain, qui, après avoir volontairement échoué son navire et saboté sa cargaison, a carrément exigé du pilote du Catalina soviétique qu'il lui trouve une place sur le premier avion en partance pour les États-Unis ayant perdu, dit-il, "tout intérêt pour son navire et sa cargaison (...) "qui se trouvent maintenant dans un port soviétique"
Bien que stupéfait, le pilote du Catalina s'est cependant gardé de réagir. Une attitude que l'amiral Golovko, responsable des forces navales soviétiques à Arkhangelsk, n'a quant à lui nullement partagé, s'indignant, à lecture du rapport du pilote, de "cet entrepreneur impudent" qui osait considérer "comme un port " ce qui n'était en fait "qu'une baie déserte sur une île arctique, à des milliers de kilomètres de la plus proche voie ferrée" (1)
"Et c'est ça nos Alliés !", de conclure haineusement l'amiral, en passant sous silence le fait que les dits Alliés, de leur côté, auraient également bien des reproches à adresser aux autorités soviétiques...
(1) Irving, op cit. page 281
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