... pour le capitaine Lovgren, commandant de l’américain Winston Salem, qui à l’instar de l’Opalona navigue au plus proche des côtes de Nouvelle-Zemble, pour le capitaine Lovgren, donc, la disparition de l’Olopana, dont il a capté les messages de détresse, est en tout cas la disparition de trop, celle qui l’incite à échouer immédiatement son vieux cargo dans la baie la plus proche (1), puis à tenter sa chance à terre avec tout son équipage après avoir jeté une partie de sa précieuse cargaison à la mer !
Renfloué quelques jours plus tard, et son équipage recueilli par les Soviétiques, le Winston Salem atteindra finalement Arkhangelsk, intact, le 28 juillet...
Plus tôt dans la journée, et bien que tout aussi à bout de nerfs, l’équipage du Bellingham, autre cargo américain, a quant à lui opté pour la résistance lorsqu'il s'est retrouvé pris à partie par un Focke-Wulf "Condor" à seulement une demi-journée de route d’Arkhangelsk
Pour sa défense, le Bellingham ne dispose que de deux mitrailleuses .50 et d’une misérable .30. Qu’importe : absolument déchaînés, les Américains ouvrent un feu d’enfer sur le grand quadrimoteur qui, touché au fuselage (1) et aux moteurs, s’abime en mer quelques instants plus tard, tuant ses six occupants, tandis que l’équipage du Bellingham, massé sur le pont, se met à danser et à hurler "comme des enfants à une kermesse" (2)
Il leur reste encore quelque 250 kms avant d’entrer en Mer Blanche...
(1) Véritable merveille technique pour son époque, le Focke-Wulf 200 était en revanche un appareil structurellement très fragile, qui encaissait par ailleurs fort mal les coups reçus au combat
(2) Irving, op. cit., page 243
Aucun commentaire:
Publier un commentaire