Le symbole est significatif : au petit matin du 7 juillet 1942, ce n’est pas un cargo marchand, mais bien un bâtiment de guerre, en l’occurrence la corvette britannique Dianella, qui est le premier navire du PQ-17 à toucher au but et à enfin pouvoir s’amarrer à un quai du port soviétique d’Arkhangelsk.
Au soir du 4 juillet, appliquant à la lettre les ordres reçus, et sans plus se préoccuper de qui ou quoi ce soit, la Dianella avait en effet mis le cap vers l’URSS et foncé droit devant elle de toute la vitesse dont elle était capable...
Si les premiers arrivés de ce convoi maudit sont donc des militaires, les civils, eux, ne sont hélas pas encore au bout de leurs peines : en cette même journée du 7 juillet, la Luftwaffe va ainsi expédier par le fond le cargo américain Pan Kraft, et les U-boot le britannique Hartlebury, et l’américain Alcoa Ranger.
Et comme il est dit qu’en cette tragédie aviateurs et sous-mariniers allemands sont destinés à travailler main dans la main et à se partager le gibier, c’est donc un sous-marin, en l’occurrence l’U-407, qui va se charger de régler le sort du pétrolier britannique Aldersdale, qu’un avion de la Luftwaffe avait endommagé et laissé à la dérive 48 heures auparavant !
Au soir du 7 juillet, et alors que tout laisse à penser que le bilan est encore destiné à s’alourdir (!), il est dores et déjà évident que le PQ-17 est un désastre matériel mais aussi moral pour les Anglais et un véritable triomphe militaire pour les Allemands, un triomphe qui, paradoxalement, tient bien davantage aux erreurs des premiers qu’aux actions des seconds !
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